15 mars 2024
La formation et la mise au point de machines d’intelligence artificielle présentent à la fois des défis et des opportunités, dans la mesure où les innovateurs et les créateurs sont les moteurs de ces nouvelles formes d’expression créative, a déclaré le Directeur général de l’OMPI, Daren Tang, à l’occasion du discours d’ouverture de la neuvième session du Dialogue de l’OMPI sur le thème “Former les machines – octets, droits et problématique du droit d’auteur”.
L’intelligence artificielle générative change la donne, mais ce n’est pas la première fois qu’une technologie bouleverse notre façon de travailler, de vivre et de nous divertir.
Les télécopieurs, les magnétoscopes et les CD, l’Internet, les smartphones – tous ont révolutionné nos vies et ont eu un impact sur l’écosystème de la propriété intellectuelle. Mais à chaque étape, après une période de transition, nous avons été capables de nous adapter, de nous ajuster et d’évoluer.
Nous nous sommes réunis en une communauté pour définir de nouvelles normes, évoluer vers de nouveaux standards, tant sur le plan national qu’international. Les innovateurs et les créateurs continueront d’utiliser la technologie, comme ils le font depuis des décennies, pour stimuler, améliorer, provoquer et engendrer de nouvelles formes de création, si bien que nous ne devons pas considérer l’intelligence artificielle uniquement comme un défi, mais aussi comme une opportunité et un outil pour de nouvelles formes d’expression créative.
Déclaration de Daren Tang.
Au vu des préoccupations relatives au droit d’auteur et des problèmes de biais liés aux données de formation dans l’application et l’utilisation de l’intelligence artificielle, Daren Tang a souligné que, bien qu’il s’agisse de sujets difficiles, tout particulièrement dans un monde de plus en plus fragmenté, il est urgent d’adopter une stratégie inclusive pour le développement de l’intelligence artificielle, qui envisage différentes perspectives pour traiter ces questions, tout en tenant compte des lacunes en matière d’infrastructure numérique dans certaines parties du monde.
Cette session, qui s’est déroulée les 13 et 14 mars, a permis d’explorer en profondeur la relation entre la formation des données et la propriété intellectuelle et d’évaluer les pratiques actuelles, mais aussi de proposer des solutions concrètes et de dessiner des orientations pour l’avenir, favorisant ainsi une compréhension globale de l’impact des données de formation sur le système de la propriété intellectuelle.
S. E. M. Muhammadou M.O. Kah, représentant permanent de la République de Gambie auprès de l’Office des Nations Unies et des autres organisations internationales à Genève, a assuré la présidence durant la session, exhortant tous les participants à s’engager pleinement dans les discussions, tout en soulignant l’importance de cette session.
Les discussions menées lors de la première journée ont porté sur les complexités et les tensions potentielles qui apparaissent au carrefour du développement de l’intelligence artificielle et de la création artistique. Les participants ont débattu de la manière de trouver un équilibre en la matière, des neurosciences qui sous-tendent l’apprentissage par les données, ainsi que des questions relatives aux litiges et à l’utilisation d’œuvres protégées par le droit d’auteur en tant que données de formation.
Les participants ont également pu assister à un exposé présenté par M. Duncan Crabtree-Ireland, négociateur principal de la Screen Actors Guild – American Federation of Television & Radio Artists (SAG-AFTRA), qui s’est exprimé sur le thème de la rémunération équitable des créateurs.
La deuxième journée a été consacrée à la réglementation de l’intelligence artificielle et aux cadres contractuels, à la formation de grands modèles de langage et à de nouvelles approches pour l’ère de l’intelligence artificielle. Elle s’est conclue par des prises de parole et des séances de partage entre les offices de propriété intellectuelle, les États membres, les innovateurs et les spécialistes de la propriété intellectuelle.
Depuis le lancement du programme des Dialogues de l’OMPI en 2019, un certain nombre d’initiatives et de projets ont été mis en place à la suite des discussions. Un guide sur l’intelligence artificielle générative à l’intention des entreprises et des entrepreneurs pour les aider à évaluer et à atténuer les risques liés à la propriété intellectuelle lors de l’adoption d’outils d’intelligence artificielle; une boîte à outils sur la politique de propriété intellectuelle conçue pour aider les autorités de réglementation et les offices de propriété intellectuelle à aborder les questions de propriété intellectuelle et d’intelligence artificielle de manière structurée, ainsi qu’une série de séminaires interrégionaux sur la gestion de la propriété intellectuelle à l’intention des petites et moyennes entreprises (PME) qui utilisent l’intelligence artificielle.
L’OMPI collabore également avec d’autres organisations du système des Nations Unies pour engager des discussions de haut niveau sur l’intelligence artificielle et le Pacte numérique Mondial : un plan d’action multipartite de coopération numérique qui devrait fournir un cadre mondial inclusif pour surmonter les fractures liées au numérique, aux données et à l’innovation en vue d’un avenir numérique durable.
Le Dialogue de l’OMPI est un lieu d’échange facilitant les discussions relatives à l’impact des technologies de pointe sur la propriété intellectuelle, notamment l’intelligence artificielle. L’OMPI a lancé cette série de dialogues pour donner l’occasion à différents types de parties prenantes de se communiquer des informations, de renforcer leurs connaissances et de contribuer à des choix stratégiques éclairés dans un domaine qui redessine à grande vitesse nos économies et nos sociétés. Pour connaître les toutes dernières actualités, inscrivez-vous sur la liste de diffusion consacrée aux technologies de pointe en remplissant le formulaire de contact.