5 mars 2023
Le Directeur général, Daren Tang, a participé à la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA) dans le cadre de sa visite au Qatar du 3 au 5 mars 2023 et s’est entretenu avec de hauts fonctionnaires du Qatar et d’autres pays.
Lors d’un entretien bilatéral avec M. Mohammed Bin Hamad Bin Qassim Al-Abdullah Al-Thani, ministre du commerce et de l’industrie du Qatar, le Directeur général a félicité le Qatar d’avoir placé la propriété intellectuelle et l’innovation au cœur de sa Vision à l’horizon 2030 comme moyen d’atteindre des objectifs sur le plan économique, tels que la diversification. Le Directeur général a souligné que le Qatar avait créé un environnement dans lequel la propriété intellectuelle peut se développer pleinement et promouvoir l’excellence mondiale du pays en matière d’infrastructures et de services.
M. Al-Thani a fait observer que, au vu de la croissance qu’enregistrent de nouveaux secteurs tels que les technologies de l’information et de la communication (TIC) et les semi-conducteurs, il était nécessaire d’utiliser des outils de propriété intellectuelle de manière plus globale et stratégique. Il a ajouté que le Qatar cherchait également à tirer parti des possibilités qu’offre la propriété intellectuelle pour renforcer sa présence au sein de la région en tant que pôle d’innovation et de connectivité.
M. Tang a indiqué que l’OMPI demeurait disposée à aider le Qatar à renforcer son cadre et ses politiques institutionnels en matière de propriété intellectuelle afin de soutenir les entrepreneurs, en particulier dans le secteur de la technologie. Le Directeur général a également indiqué que l’OMPI se tenait prête à faire progresser encore ses excellentes relations avec un certain nombre d’institutions qatariennes, notamment la Banque de développement et l’Université Hamad Bin Khalifa, ainsi qu’à contribuer au renforcement des compétences des entreprises et des innovateurs en matière de propriété intellectuelle.
Le Directeur général et le ministre se sont également entretenus des différents enjeux et perspectives pour le système de la propriété intellectuelle associés à la croissance des applications et technologies fondées sur l’intelligence artificielle.
Lors de sa réunion avec M. Ahmad bin Mohammed Al-Sayed, ministre d’État et président du conseil d’administration de l’Administration des zones franches du Qatar, le Directeur général a félicité l’administration d’avoir vu plus loin que les aspects logistiques pour se tourner vers l’innovation et la numérisation et d’avoir accompagné plus de 350 entreprises dans leur développement.
M. Al Sayed a fait observer que l’amélioration de la réglementation en matière de propriété intellectuelle dans la zone franche aiderait davantage les entreprises à transformer leurs actifs de propriété intellectuelle en produits commercialement viables. Le Directeur général et M. Al Sayed ont examiné les possibilités de tirer parti de l’expertise de l’OMPI dans des domaines tels que les modes extrajudiciaires de règlement des litiges par l’intermédiaire du Centre d’arbitrage et de médiation de l’OMPI et le développement des compétences et des connaissances en matière de propriété intellectuelle afin d’aider les entreprises, en particulier du secteur de la technologie, à valoriser leurs créations et leurs innovations.
Dans le cadre de sa visite, M. Tang a participé à la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés et s’est entretenu avec Mme Fatima Rabab, Secrétaire générale adjointe et Haute-Représentante des Nations Unies pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement.
Le Directeur général a fait observer que l’OMPI apporte de plus en plus un soutien renforcé et ciblé aux PMA à travers une assistance sur mesure et axée sur les incidences visant à faire de la propriété intellectuelle un puissant instrument de création d’emplois, d’investissements et de développement économique.
Les deux nouvelles initiatives de l’OMPI destinées à aider les PMA à mettre en œuvre le Programme d’action de Doha seront axées sur la mise en place d’écosystèmes propices à l’innovation et à la créativité, ainsi que sur le renforcement des compétences et des capacités de l’ensemble des acteurs de la propriété intellectuelle, notamment les PME, les innovateurs, les créateurs, les chercheurs, les femmes, les jeunes et les communautés autochtones.
La Haute-Représentante s’est félicitée de la nouvelle orientation de l’OMPI telle qu’elle est inscrite dans son Plan stratégique à moyen terme. Alors que 16 pays s’apprêtent à sortir de la catégorie des PMA, et que 13 suivront cette voie, “les mesures d’appui au reclassement des pays les moins avancés adoptées par l’OMPI” l’année dernière arrivent à point nommé, a-t-elle déclaré.
Au cours d’un événement organisé avant la conférence avec le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), António Guterres, et d’autres hauts fonctionnaires de l’ONU, M. Tang a donné un aperçu des mesures d’appui adoptées par l’OMPI en faveur des PMA et a souligné que les ambitions du Programme d’action de Doha devaient rapidement devenir réalité.
Afin de contribuer à la mise en œuvre du Programme d’action de Doha, l’OMPI intensifie actuellement l’aide qu’elle apporte aux PMA pour qu’ils utilisent la propriété intellectuelle comme instrument de croissance et de développement, a-t-il déclaré.
À titre d’exemple, il a indiqué que, en Ouganda, l’OMPI a aidé 70 entrepreneuses à utiliser la propriété intellectuelle en vue de créer une marque pour leurs produits et de les commercialiser dans le cadre d’un programme de mentorat qui est désormais mis en œuvre au Cambodge et au Soudan. En Éthiopie, dans le cadre d’un projet sur la propriété intellectuelle à l’intention des tradipraticiens, 84 personnes bénéficient d’un appui pour développer leurs produits à travers l’enregistrement de marques.
M. Tang a appelé les entités des Nations Unies à mettre les plans en application en collaborant de manière concrète, pratique et efficace dans l’intérêt des PMA.
En marge de la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés, M. Tang a rencontré Mme Esperança Maria Eduardo Francisco da Costa, vice-présidente de la République d’Angola. Le Directeur général a déclaré que l’OMPI était désormais prête à donner le coup d’envoi de la mise en œuvre du programme d’appui national pour l’Angola dans le cadre des mesures d’appui au reclassement des pays les moins avancés adoptées par l’OMPI.
La vice-présidente a souligné que l’Angola cherchait à renforcer sa collaboration avec l’OMPI en ce qui concerne la promotion de la science, de la technologie et de l’innovation, qui sont essentielles à la réalisation des objectifs de développement durable. Elle a souligné qu’il était nécessaire de trouver des moyens d’exploiter efficacement les riches ressources biologiques du pays. Certaines communautés locales possèdent un nombre considérable de savoirs traditionnels en matière d’utilisation des ressources biologiques et de biodiversité pour la médecine traditionnelle et pour répondre à divers besoins quotidiens, a-t-elle déclaré.
Dans ce contexte, la vice-présidente a évoqué la nécessité pour l’Angola de mieux utiliser les technologies permettant d’extraire de ces ressources naturelles des substances présentant un intérêt nutritionnel et médical et d’accroître le rendement économique pour le pays. L’innovation peut contribuer à répondre à de nombreux besoins et à relever de nombreux défis en matière de développement en Angola, qu’il s’agisse de la sécurité alimentaire, des services ou du développement industriel. Le partenariat avec l’OMPI peut permettre aux jeunes chercheurs du pays de renforcer leurs compétences et leurs capacités, a-t-elle déclaré.
Le Directeur général a rappelé que, outre les projets prévus dans les mesures d’appui au reclassement pour l’Angola, l’OMPI se tenait prête à organiser des formations sur les indications géographiques et la protection des obtentions végétales par l’intermédiaire de l’Académie de l’OMPI, qui est la plus grande institution de formation en matière de propriété intellectuelle au monde.
Au cours de sa réunion avec M. Simplex Chithyola Banda, ministre du commerce et de l’industrie du Malawi, le Directeur général a évoqué la mission de l’OMPI, qui met fortement l’accent sur la sensibilisation des parties prenantes locales à la propriété intellectuelle, en particulier les milieux d’affaires, les jeunes innovateurs, les femmes, les petites et moyennes entreprises et d’autres.
Le ministre a indiqué que la propriété intellectuelle constituait un élément essentiel de la “Vision du Malawi à l’horizon 2063”, une feuille de route à long terme pour le développement du pays. Il a notamment souligné l’importance que revêt le soutien apporté par l’OMPI pour le renforcement des capacités du pays en matière d’industrialisation.
M. Tang et M. Banda ont tous deux affirmé qu’il était nécessaire d’étudier les possibilités de coopération pour faire de la propriété intellectuelle un moteur essentiel de la croissance économique du Malawi. Dans ce contexte, le Directeur général a indiqué que l’OMPI demeurait disposée à apporter son appui au Malawi dans cette démarche.
Lors de sa réunion avec M. A. K. Abdul Momen, ministre des affaires étrangères du Bangladesh, le Directeur général a déclaré que l’OMPI se tenait prête à aider le Bangladesh à se préparer à sortir de la catégorie des PMA. Parmi les projets nationaux susceptibles d’être mis en œuvre qu’il a mentionnés figuraient des projets consacrés à la propriété intellectuelle à l’intention des entrepreneuses, des PME et d’autres parties prenantes. M. Tang a fait observer que l’OMPI s’efforce de plus en plus de faire mieux connaître la propriété intellectuelle dans les pays en développement et les PMA.
M. Abdul Momen, ministre des affaires étrangères, a affirmé qu’il était nécessaire de sensibiliser davantage les différentes parties prenantes aux avantages que la propriété intellectuelle peut offrir et d’organiser des formations dans le domaine de la propriété intellectuelle, en particulier dans le secteur privé.
Il a mis en avant le potentiel de la propriété intellectuelle pour libérer l’innovation et la créativité des jeunes générations. À cet égard, les mesures prises par le pays en faveur d’une transformation numérique inclusive dans le cadre de la “Smart Bangladesh 2041 Vision” peuvent contribuer à faire mieux connaître aux jeunes les incidences que la propriété intellectuelle peut avoir sur leur vie quotidienne.
Le Directeur général a déclaré que, outre l’assistance politique et législative, l’OMPI avait mis au point de nouveaux moyens de mener à bien des activités de renforcement des capacités en matière de propriété intellectuelle à l’intention des parties prenantes sur le terrain. À titre d’exemple, l’OMPI aide les jeunes à utiliser la propriété intellectuelle pour commercialiser leurs innovations et leurs créations. Un projet de création de marque pour le secteur de la crevette tigrée est également en cours. L’OMPI apportera un appui au Bangladesh dans le cadre d’un projet visant à aider les entrepreneuses à utiliser la propriété intellectuelle pour améliorer l’image de marque et l’emballage de leurs produits.
M. Tang a également fait savoir que l’Académie de l’OMPI s’était recentrée sur des formations destinées à donner des compétences pratiques aux participants et portant sur “la propriété intellectuelle pour le tourisme”, “la propriété intellectuelle pour les exportateurs” et “la propriété intellectuelle à l’intention des diplomates et des négociateurs commerciaux”.
Les deux parties sont convenues de travailler ensemble pour mettre au point des mesures d’appui au reclassement adaptées au Bangladesh, y compris des projets et des formations axés sur les compétences pratiques en matière d’utilisation de la propriété intellectuelle au service de la croissance et de la commercialisation de produits.