Les droits de propriété intellectuelle ne sont fiables que dans la mesure où les moyens de protection le sont également. Dans ce contexte, on recourt de plus en plus fréquemment à l'arbitrage, procédure privée et confidentielle, pour régler des litiges mettant en jeu des droits de propriété intellectuelle, particulièrement lorsque les parties proviennent de juridictions différentes. Les litiges de propriété intellectuelle ont un certain nombre de particularités qui peuvent être mieux abordées dans le cadre d'une procédure d'arbitrage que dans celui de systèmes judiciaires nationaux. Quelques unes des principales caractéristiques des litiges de propriété intellectuelle et les résultats auxquels peuvent aboutir les actions en justice sur le plan interne et les procédures arbitrales sont résumés dans le tableau ci-après.
Caractéristiques communes à de nombreux litiges de propriété intellectuelle | Procédure judiciaire | Arbitrage |
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Dimension internationale |
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Caractère technique |
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Caractère urgent |
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Nécessité d'une décision définitive |
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Confidentialité, secrets d'affaires et réputation |
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C’est notamment à propos de l’arbitrage de certains litiges de propriété intellectuelle que s’est posée la question de l’“arbitrabilité” du litige, c’est à dire la question de savoir si l’objet du litige se prête à l’arbitrage. Les droits de propriété intellectuelle, tels que les droits de brevet, étant accordés par les autorités nationales, d’aucuns ont fait valoir que les litiges concernant ces droits devraient être réglés par un organisme public au sein du système national. Mais il est aujourd’hui largement admis que les litiges portant sur des droits de propriété intellectuelle peuvent faire l’objet d’un arbitrage comme n’importe quel autre litige impliquant tout autre type de droit privé. Tout litige portant sur un droit pouvant être cédé au moyen d’une transaction devrait, en principe, pouvoir aussi faire l’objet d’un arbitrage puisque, tout comme une transaction, l’arbitrage est fondé sur l’accord des parties. Il résulte du caractère consensuel de l’arbitrage que toute sentence lie uniquement les parties en cause et n’a aucun effet sur les tiers.