Présentation des résultats du classement des p ôles scientifiques et technologiques de l'édition 2024 de l'Indice mondial de l'innovation : découvrez les principaux domaines technologiques et collaborations mondiales

30 août 2024

Kyle Bergquist et Jeff Slee (OMPI)
L’Indice mondial de l’innovation 2024 dresse un classement des 100 principaux pôles scientifiques et technologiques, tout en soulignant leur contribution aux systèmes d’innovation nationaux.

Les pôles les mieux classés sont pour la plupart spécialisés dans les technologies de l’information; Bâle et Singapour affichent la part la plus élevée de collaborations avec l’étranger.

L’Indice mondial de l’innovation 2024 dresse un classement des 100 principaux pôles scientifiques et technologiques, tout en soulignant leur contribution aux systèmes d’innovation nationaux.

Cette année, l’Indice mondial de l’innovation place Tokyo-Yokohama (Japon) en tête du classement des plus grands pôles scientifiques et technologiques au monde, suivi de Shenzhen-Hong Kong-Guangzhou (Chine et Hong Kong (Chine)), Beijing (Chine), Séoul (République de Corée) et Shanghai-Suzhou (Chine). Pris ensemble, Tokyo-Yokohama et Shenzhen-Hong Kong-Guangzhou représentent près d’une demande déposée en vertu du PCT sur cinq dans le monde.

En ce qui concerne le nombre de pôles, la Chine arrive en tête avec 26 pôles, suivie des États-Unis d’Amérique (20), de l’Allemagne (8), de l’Inde et de la République de Corée (4 chacune).

Outre la Chine, sept pays à revenu intermédiaire figurent dans ce classement :

  • l’Inde (4 pôles) : Bengaluru, Delhi, Chennai et Mumbai;
  • la Türkiye (2) : Istanbul et Ankara;
  • la Malaisie (1) : Kuala Lumpur;
  • le Brésil (1) : São Paulo;
  • l’Iran (République islamique d’) (1) : Téhéran;
  • la Fédération de Russie (1) : Moscou;
  • l’Égypte (1) : Le Caire.

Figure 1. Les 100 premiers pôles scientifiques et technologiques en 2024

Source : Base de données statistiques de l’OMPI, avril 2024 – Les points roses correspondent aux 100 premiers pôles scientifiques et technologiques. Les points bleus et blancs (bruit) correspondent à l’emplacement de tous les inventeurs et auteurs qui ne sont pas rattachés à un pôle.

L’informatique et les communications numériques constituent les principaux domaines technologiques couverts par des brevets au sein des 100 premiers pôles

Si l’on tient compte uniquement des demandes déposées en vertu du PCT dans les 100 principaux pôles scientifiques et technologiques, les dix domaines technologiques suivants représentent un peu plus de 60% de l’ensemble des domaines de spécialité : informatique (12,0%), communication numérique (11,5%), machines et appareils électriques, énergie électrique (6,6%), technologie médicale (6,5%), techniques audiovisuelles (4,7%), techniques de mesure (4,6%), produits pharmaceutiques (4,5%), semiconducteurs (3,8%), biotechnologie (3,5%), et transport (3,3%). L’outil ci-après permet d’examiner plus en détail les domaines technologiques des différents pôles.

Le pôle de San Diego se spécialise principalement dans la communication numérique (45,5%), celui de Seattle dans l’informatique (43,2%), soit près de deux fois plus que le pôle suivant (Hangzhou, 27,2%), celui de Cincinnati dans les technologies médicales (41,5%), et celui de Houston dans les technologies de génie civil (près d’un tiers), soit trois fois plus que le pôle suivant (Brisbane, 9,6%).

Près de la moitié du pôle de Boston-Cambridge (49,9%) est constituée de biotechnologies, de technologies médicales et de technologies pharmaceutiques. Il est suivi de près par les pôles de Cincinnati (48,4%), Raleigh (43,7%), Philadelphie (40,8%) et Copenhague (40,2%).

Figure 2. Part des domaines technologiques selon le PCT dans les 100 premiers pôles

Le niveau de collaboration avec des acteurs étrangers de l’innovation est élevé parmi les 100 principaux pôles scientifiques et technologiques

La collaboration dans le domaine de la recherche-développement est essentielle pour tirer parti de la diversité des compétences, stimuler l’innovation, mettre en commun des ressources, atténuer les risques et accélérer les progrès. Elle permet de développer les réseaux, d’assurer le contrôle de la qualité et d’accéder à des installations spécialisées. En somme, la collaboration dans le domaine de la recherche-développement est un outil essentiel au service de l’efficacité et de l’innovation.

À partir de l’ensemble de données relatives aux 100 principaux pôles scientifiques et technologiques, il est possible de se faire une idée du niveau de collaboration avec l’étranger au sein de ces pôles. Dans le tableau n° 1, la collaboration avec l’étranger est mesurée à l’aune du nombre de demandes de brevet (ou de publications) uniques au sein d’un pôle mentionnant au moins un autre inventeur (ou auteur) répertorié en dehors du pays dans lequel se situe ce pôle. Dans le tableau ci-dessous, nous examinons plus en détail ces relations pour les principaux pôles présentant la part la plus importante de collaborations avec l’étranger.

Brevets

Publications

Le pôle de Bâle, qui se classe au 96e rang, affiche la part la plus élevée de collaborations avec l’étranger, tant pour les demandes selon le PCT que pour les publications. Sur les 4 053 demandes selon le PCT publiées entre 2019 et 2023 mentionnant au moins un inventeur situé dans le pôle de Bâle, 1 451 faisaient également état d’un co-inventeur ayant une adresse en dehors de la Suisse (soit une part de collaboration avec l’étranger de 35,8%). En ce qui concerne les publications, la part de collaborations avec l’étranger au sein du pôle de Bâle est encore plus élevée et représente 69,8% des articles scientifiques publiés entre 2019 et 2023.

Le pôle de Singapour se classe au deuxième rang pour ce qui est de la proportion de publications dans le cadre d’une collaboration avec l’étranger, plus de 49 000 articles scientifiques publiés mentionnant au moins un co-auteur étranger. Singapour se classe également au quatrième rang des 100 principaux pôles pour ce qui est de la part de collaboration avec l’étranger dans ses demandes selon le PCT.

L’outil ci-après peut être utilisé pour examiner plus en détail les collaborations avec l’étranger et, plus spécifiquement, la manière dont les pôles collaborent avec les autres pays, tant pour les brevets que pour les publications (pour plus de précisions à ce sujet, voir la figure n° 4 [1]).

Figure 3. Collaboration des principaux pôles scientifiques et technologiques avec l’étranger

Informations générales

Le classement des 100 principaux pôles scientifiques et technologiques établi par l’OMPI met en évidence les concentrations locales d’activités scientifiques et technologiques de pointe à l’échelle mondiale. Les pôles scientifiques et technologiques sont définis à partir d’une analyse de l’activité de dépôt de demandes de brevet et de publication d’articles scientifiques, qui permet ensuite de connaître les régions du monde où la densité d’inventeurs et d’auteurs scientifiques est la plus élevée. Vous trouverez de plus amples informations sur les pôles dans nos nouvelles fiches publiées sur notre page consacrée au classement des pôles scientifiques et technologiques.

Pour cette analyse, deux mesures relatives à la collaboration avec l’étranger sont utilisées. La première, dans le tableau 1, se concentre sur l’existence d’une collaboration avec l’étranger dans le cadre d’un brevet ou d’un article. Si au moins un des co-inventeurs (ou co-auteurs) est établi en dehors du pays dans lequel se situe le pôle, la demande selon le PCT (ou la publication) est considérée comme une collaboration avec l’étranger.

La seconde méthode, utilisée dans la figure 5, va plus loin en déterminant dans quels pays se situent les co-inventeurs et les co-auteurs et en regroupant les liens de collaboration par pays. Pour mesurer un lien de collaboration, on recense d’abord les brevets et les publications au sein de chaque pôle qui mentionnent au moins un inventeur ou un auteur en dehors de ce pôle spécifique, puis on compte le nombre de liens de collaboration uniques par lieu. On parle de collaboration à l’échelle nationale lorsqu’un inventeur ou un chercheur collabore en dehors de son propre pôle, mais localement au sein du même pays, tandis que la collaboration avec l’étranger se déroule en dehors du pays.

Exemple : une publication dans une revue mentionne six auteurs. L’un d’eux vit dans le pôle de Paris, deux en France, mais pas dans le pôle de Paris, un autre vit aux États-Unis d’Amérique et les deux derniers vivent au Royaume-Uni. Le pôle de Paris compterait donc un lien à l’échelle nationale avec la France et deux liens avec l’étranger : un avec le Royaume-Uni et un avec les États-Unis d’Amérique.

Figure 4. Mesure des liens de collaboration

Le niveau de collaboration entre les publications dans les revues spécialisées dans les sciences et les technologies et les brevets varie parfois considérablement. La recherche scientifique est souvent une démarche collective, impliquant une collaboration entre les chercheurs, les institutions, voire les pays, visant à faire progresser les connaissances et à partager les découvertes. Les demandes de brevet, en revanche, sont généralement motivées par des intérêts commerciaux, les inventeurs ou les entreprises cherchant à protéger leur propriété intellectuelle à des fins économiques.