Lancement mondial de l’Indice mondial de l’innovation 2024 - Résumé des thèmes abordés et des principales conclusions!
Le lancement de l’édition 2024 de l’Indice mondial de l’innovation (GII) a été l’occasion de mettre en évidence les économies les plus innovantes au monde et de donner un aperçu des tendances mondiales en matière d’entrepreneuriat social, et de son rôle dans la promotion de l’innovation à l’échelle mondiale.
La cérémonie de lancement mondial tenue à Genève le 26 septembre 2024 a rassemblé des chefs d’État, des chefs d’entreprise et des spécialistes de l’innovation du monde entier.
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Lancement de l’Indice mondial de l’innovation
La manifestation a débuté par les observations du Directeur général de l’OMPI, Daren Tang, qui a présenté le thème de cette année “Réaliser la promesse de l’entrepreneuriat social”. L’édition de cette année met en évidence l’importance croissante de l’“entrepreneuriat social”, une source cruciale d’innovation souvent négligée par les décideurs politiques, les économistes de l’innovation, les agences de développement et les institutions de financement.
“À l’OMPI, nous constatons un intérêt croissant pour l’innovation dans le monde entier. De plus en plus de pays comprennent que la libération du potentiel d’innovation de leur population est essentielle à la croissance et au développement, ainsi qu’à la résolution des problèmes locaux et mondiaux. Le défi pour les décideurs politiques est de savoir comment construire un écosystème d’innovation dynamique qui permette à une grande idée d’avoir un impact réel.”
M. Daren Tang, Directeur général de l’OMPI
M. Recep Tayyip Erdoğan, président de la République de Türkiye, a, dans son discours prononcé lors de la cérémonie de lancement, mis l’accent sur la progression de la Türkiye dans le classement et souligné dans quelle mesure les résultats obtenus témoignent de l’engagement de la Türkiye à construire un écosystème d’innovation dynamique et solide.
Nous voulons être un pôle pour les technologies de pointe en intégrant l’innovation dans les sciences et la technologie. Outre ces mesures, nous adhérons au principe selon lequel “personne ne doit être laissé de côté” afin d’éviter toute exacerbation d’un sentiment d’injustice.
S. E. M. Recep Tayyip Erdoğan, Président de la République de Türkiye
M. Pham Minh Chinh, Premier ministre de la République socialiste du Viet Nam, a souligné l’importance d’adopter une approche globale, en mettant l’accent sur le multilatéralisme et la coopération internationale, afin de faire progresser l’innovation à l’échelle mondiale.
Il est impératif d’avoir conscience du fait que l’innovation a un impact sur chacun et dans chaque domaine de la vie, y compris le développement socioéconomique. Pour promouvoir l’innovation, nous devons adopter une approche mondiale et globale, en mettant l’accent sur le multilatéralisme et la coopération internationale.
S. E. M. Pham Minh Chinh, Premier ministre de la République socialiste du Viet Nam
Mme Mia Amor Mottley, Premier ministre de la Barbade, a mis l’accent sur les implications de l’inclusion du pays dans le rapport pour la première fois en huit ans, soulignant son engagement en faveur de l’éducation, de la numérisation et de la promotion d’une culture de l’entrepreneuriat pour tracer la voie d’un futur renforcement de la capacité d’innovation.
La résilience et la capacité d’adaptation doivent constituer nos cartes de visite et doivent nécessairement être sous-tendues par la culture et l’esprit d’innovation.
S. E. Mme Mia Amor Mottley, Premier ministre de la Barbade
Marco Alemán, sous-directeur général chargé du Secteur des écosystèmes de propriété intellectuelle et d’innovation de l’OMPI, a tenu une séance de questions-réponses avec l’équipe chargée de l’Indice mondial de l’innovation 2024. Les intervenants ont fait part des principales conclusions du rapport et des tendances en matière d’innovation et d’investissement et ont échangé des vues sur l’avenir de l’innovation et de l’entrepreneuriat social.
La technologie poursuit sa progression rapide, l’adoption des technologies augmente et l’impact socioéconomique de l’innovation est globalement redevenu positif. Les indicateurs relatifs aux technologies vertes et à l’environnement progressent néanmoins plus lentement que par le passé, lorsqu’ils ne régressent pas.
En ce qui concerne l’impact socioéconomique de l’innovation, la situation commence à redevenir plus positive, de nombreux indicateurs ayant renoué avec la croissance par rapport à ce qui était indiqué dans l’édition 2023 de l’Indice mondial de l’innovation, même si certains n’ont pas encore retrouvé leur niveau d’avant la pandémie. Des indicateurs socioéconomiques clés, tels que la réduction de la pauvreté à l’échelle mondiale, la productivité du travail et l’espérance de vie, s’améliorent également.
Les points forts du classement des pays de cette année sont les suivants :
- La Suisse occupe la première place pour la 14e année consécutive. La Suède et les États-Unis d’Amérique conservent respectivement les deuxième et troisième places. Singapour (quatrième) continue son ascension parmi les cinq premiers du classement, suivi par le Royaume-Uni (cinquième)
- La Chine, qui reste la seule économie à revenu intermédiaire parmi les 30 premières, progresse et se rapproche à nouveau du groupe des 10 premiers en atteignant la 11e place.
- La Chine, la Türkiye, l’Inde, le Viet Nam, les Philippines, l’Indonésie, la République islamique d’Iran et le Maroc sont les économies à revenu intermédiaire ayant progressé le plus rapidement dans le classement depuis 2013.
- Selon l’Indice mondial de l’innovation 2024, 19 économies ont dépassé les attentes en matière d’innovation compte tenu de leur niveau de développement, dont la majorité sont situés en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud-Est, en Asie de l’Est et en Océanie.
- Les cinq principaux pôles scientifiques et technologiques au monde sont aujourd’hui tous situés en Asie de l’Est, avec Tokyo-Yokohama en tête de classement et Cambridge qui s’impose comme le pôle ayant la plus forte intensité d’activité scientifique et technologique.
Marya Besharov, directrice académique du Skoll Centre for Social Entrepreneurship, et Sacha Wunsch-Vincent, chef de la section de recherche sur les indicateurs composites de l’OMPI, ont parlé de l’étude OMPI-Skoll sur l’entrepreneuriat social, un élément essentiel du rapport de cette année. Ils ont mis en lumière les liens insuffisamment pris en considération entre l’innovation et l’entrepreneuriat social, soulignant le rôle de l’entrepreneuriat social en tant qu’élément essentiel du dialogue international sur les politiques à mener dans les domaines du développement et de l’innovation et domaine d’intérêt croissant pour la coopération transfrontalière.
Les principaux obstacles auxquels sont confrontés les entrepreneurs sociaux, notamment le financement, ont également été abordés. Les modèles d’innovation traditionnels et les études sur les écosystèmes n’ont pas toujours été propices à des modèles d’innovation socialement motivés, fondés sur la communauté et localisés. En conséquence, la politique d’innovation n’a pas été conçue de manière à soutenir de façon optimale l’entrepreneuriat social. Mme Wawira Njiru, fondatrice et directrice générale de Food for Education, a fait part de son parcours de fondatrice et de l’expérience qu’elle a acquise en surmontant ces obstacles pour réussir à développer son entreprise sociale.
Disposer d’un rapport complet sur la situation en matière d’innovation est inestimable. Le rapport souligne à juste titre que les entreprises sociales sont la clé du changement en collaboration avec les gouvernements. Cette combinaison permet de susciter des changements tangibles dans des domaines essentiels.
Wawira Njiru, fondatrice et directrice générale de Food for Education
Une table ronde réunissant des entrepreneurs sociaux et des spécialistes de l’innovation a mis en évidence la nécessité d’un écosystème favorable, comprenant des cadres réglementaires et juridiques, des mécanismes de financement et des programmes de formation, afin d’appuyer les entrepreneurs sociaux et de réaliser le plein potentiel de l’entrepreneuriat social pour créer un impact tangible dans des domaines clés.
Les intervenants se sont également penchés sur le rôle des jeunes dans la promotion de l’entrepreneuriat social et de l’innovation en général. L’entrepreneuriat social offre à un grand nombre de jeunes inventeurs et innovateurs une chance de mettre leur travail en conformité avec la volonté de créer des valeurs positives.
Parmi les conférenciers, citons :
- M. Soumitra Dutta, corédacteur de l’Indice mondial de l’innovation et doyen de la Saïd Business School, Université d’Oxford (Royaume-Uni)
- Mme Sasha Kramer, cofondatrice et directrice exécutive de Sustainable Organic Integrated Livelihoods (SOIL) (Haïti)
- M. Frank Aswani, président-directeur général d’African Venture Philanthropy Alliance (Afrique du Sud)
- Mme Ece Çiftçi, fondatrice de la Fondation SosyalBen, Conseil d’administration (Türkiye)
Le rêve de créer une vision plus inclusive de l’innovation a été à l’origine du lancement de l’Indice mondial de l’innovation en 2007. Il s’agissait au départ de comprendre les différents éléments de l’innovation qui ne sont pas traditionnellement pris en compte par les indicateurs.
Soumitra Dutta, fondateur de l’Indice mondial de l’innovation
L’Indice mondial de l’innovation, qui en est officiellement à sa dix-septième édition, reste un outil puissant pour élaborer et évaluer des politiques visant à promouvoir l’innovation, et pour comparer les progrès réalisés à l’échelle régionale et mondiale. Il est activement utilisé par plus de 90 économies pour mieux comprendre et surveiller les écosystèmes d’innovation, ainsi que pour élaborer des politiques et des programmes d’innovation.