Les technologies numériques ont changé à jamais le paysage de l’industrie de la musique : il s’agit peut-être du plus grand bouleversement depuis l’invention du système de notation de la musique au IXe siècle. En outre, il est devenu habituel de transmettre la musique par voie numérique et, pour les consommateurs, d’acheter de la musique en ligne. Si les habitudes de consommation ont radicalement changé, il en va de même pour la production. L’utilisation de synthétiseurs, d’échantillons, de remix et de studios de production numérique signifie que, de nos jours, nombre de chansons naissent au format numérique.

Ebony “WondaGurl” Oshunrinde, jeune prodige du hip-hop de 18 ans, est un formidable exemple de productrice qui utilise les technologies numériques pour exercer sa passion. Elle a écrit sa première chanson à l’âge de neuf ans seulement et a découvert les joies de la composition numérique grâce au bouton d’enregistrement de son premier clavier Casio, offert par ses grands-parents.

De la chambre à coucher aux battles de hip hop

Depuis sa chambre, elle a appris par elle-même à utiliser des logiciels de musique comme Mixcraft, Reason, Sonar, Cubase ou encore FL Studio (auparavant connu sous le nom de FruityLoops) en regardant des tutoriels sur YouTube et en se renseignant sur Wikipédia, avant de remporter la Toronto Battle of the Beat Makers, un concours réunissant des compositeurs de hip-hop, à l’âge de 15 ans seulement.

Sa formidable histoire ne s’arrête toutefois pas là. Des producteurs de musique plus expérimentés comme Boi-1da et Travi$ Scott ont repéré son talent et sont devenus ses mentors, ce qui lui a ensuite permis de collaborer avec la superstar du hip-hop Jay-Z et de figurer sur son album Magna Carta… Holy Grail.

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Photo: Flickr/Meagan

Utilisation des réseaux numériques

Utilisant les moyens de communication numériques, WondaGurl poursuit son rêve de travailler avec de grandes stars. Elle a récemment envoyé un rythme de sa composition à Drake via Instagram (la célèbre plateforme mobile de partage de contenus audiovisuels en ligne), ce qui lui a valu sa deuxième nomination aux Grammy Awards. Magna Carta… Holy Grail (Jay-Z) et If You’re Reading This It’s Too Late (Drake), sur lesquels on peut entendre les rythmes composés par WondaGurl, ont été sélectionnés pour le Grammy du meilleur album de rap en 2014 et 2016, respectivement.

Née à l’ère du numérique, elle utilise également les autres réseaux sociaux pour promouvoir sa musique et tenir ses 30 000 abonnés au courant de son processus créatif.

Produire une chanson de rap n’est toutefois pas facile : un producteur de hip-hop se rapproche davantage d’un compositeur. WondaGurl crée ses meilleures compositions principalement à partir de zéro, en utilisant de petits échantillons de batterie ou de synthétiseur, puis laissant les rappeurs y apposer leur voix. Les technologies numériques ont permis à cette étoile montante de trouver sa passion dans le domaine de la musique, de se forger son propre succès et de collaborer avec de grands noms. “Je m’amuse beaucoup. Je réalise mon rêve”, s’enthousiasme-t-elle.

L’histoire de WondaGurl peut inspirer de nombreux autres jeunes créateurs. “Je voudrais remporter un Grammy. C’est tout”, répond-elle lorsqu’on l’interroge sur ses objectifs futurs. Au vu de son histoire, il ne fait aucun doute qu’elle atteindra cet objectif dans un avenir proche.