La propriété intellectuelle et l’artisanat traditionnel

20 novembre 2024

L’Organisation Mondiale de la Propriété intellectuelle (OMPI) a organisé du 17 au 19 novembre courant une formation pilote sur la propriété intellectuelle et l’artisanat traditionnel au profit de cadres de la Direction générale de l’Artisanat, en coopération avec le Ministère du Tourisme et de l’Artisanat, l’Institut National Algérien de la Propriété Industrielle (INAPI) et l’Office National des droits d’auteurs et droits voisins (ONDA).

 

L’objectif  de cette formation était d’accroître la sensibilisation et approfondir les connaissances des participants sur les méthodes d’exploitation et de protection des œuvres créatives et artisanales, tout en leur fournissant les outils nécessaires pour accompagner et orienter efficacement les artisans dans la valorisation de leurs produits.

L’Algérie dispose en effet d’un patrimoine artisanal riche et varié qui emploie des milliers de personnes et contribue de manière significative à la formation du Produit national brut.

Comme dans de nombreux pays, l’artisanat traditionnel fait appel à des techniques, des compétences et des connaissances traditionnelles qui sont transmises de génération en génération et qui méritent d’être sauvegardées. Les produits de l’artisanat sont des actifs culturels et sociaux mais également économiques. Ils sont exploités et commercialisés par les communautés locales mais sont souvent victimes d’imitation, d’utilisation abusive et d’appropriation illicite.

Le système de propriété intellectuelle  offre des instruments de protection tels que les marques de certification, les marques collectives , les dessins et modèles industriels , les indications géographiques, le droit d’auteur; le brevet ou  la concurrence déloyale)  qui peuvent être utilisés par les artisans et les organisations de l’artisanat pour s’assurer l’exclusivité de l’exploitation de leur savoir-faire et de leur création.

 

Pour renforcer le cadre juridique pertinent les États membres de l’OMPI ont approuvé le 24 mai dernier, après des décennies de négociation, un nouveau traité sur la propriété intellectuelle relative aux ressources génétiques et aux savoirs traditionnels associés.

Il s’agit du premier traité de l’OMPI portant sur l’interface entre la propriété intellectuelle, les ressources génétiques et les savoirs traditionnels.  

Cette formation vise donc à familiariser les participants avec le système de propriété intellectuelle et les instruments de protection qu’il offre et, in fine, à les doter des connaissances requises pour, à leur tour, transmettre ces connaissances aux artisans et les sensibiliser sur l’intérêt, pour ces derniers, de tirer parti de ce système.

Une exploitation judicieuse du système de propriété intellectuelle  permettrait aux artisans de valoriser leurs créations auprès de leurs clients, d'asseoir la notoriété de leurs produits et, partant, d’accroitre leurs revenus et de contribuer davantage au développement local et à la diversification économique de façon générale.

 

Cette formation s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par le Ministère du Tourisme et de l’Artisanat pour préserver le patrimoine national et valoriser davantage les produits d’artisanat.

Elle est par ailleurs la première formation pilote organisée dans le cadre du projet de mise en place d’un Centre de formation en propriété intellectuelle en cours d’exécution en Algérie.

La Cérémonie d’ouverture a été marquée par des déclarations faites par MM. Kameleddine BOUAME, Directeur général de l’Artisanat, Samir Thaalbi, Directeur général de l’ONDA, Mohamed Saleck AHMED ETHMANE, Directeur du Bureau Extérieur de l’OMPI en Algérie ainsi que Ms. Nawel HELALI, représentante de l’INAPI.