25 mai 2022
Le continent africain, son peuple et ses avancées sont mis à l’honneur chaque année le 25 mai à l’occasion de la Journée mondiale de l’Afrique. Du point de vue de la santé publique, des progrès notables vers l’éradication des maladies tropicales négligées (MTN), du paludisme et de la tuberculose ont été réalisés par les pays africains, notamment grâce au soutien de leur écosystème de recherche et d’innovation.
Dans son rapport intitulé “Lutter contre les maladies tropicales négligées pour atteindre les objectifs de développement durable : feuille de route pour les maladies tropicales négligées 2021–2030”, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) classe la recherche et l’innovation parmi les “facilitateurs en matière de progrès programmatiques pour toutes les maladies”.
Les MTN, le paludisme et la tuberculose touchent plus d’un milliard de personnes dans les communautés les plus défavorisées du monde, tant dans les pays développés que dans les pays en développement, et perturbent leur vie et leur productivité. Grâce aux progrès de la recherche, des initiatives de prévention, nouvelles ou actualisées, ainsi que des outils de traitement ont été mis en place sur le continent africain – où les MTN, le paludisme et la tuberculose sont plus répandus – sauvant des vies et renforçant les systèmes de santé.
La prise en charge plus rapide et efficace d’un plus grand nombre de personnes repose sur une meilleure utilisation et un meilleur partage des outils et des données analytiques, sur la mise au point de tests de diagnostic précis et abordables (permettant parfois de détecter plusieurs maladies à la fois), sur une volonté politique accrue et sur les progrès réalisés dans l’administration et le suivi de traitements plus sûrs et abordables.
Depuis 2008, 42 pays et territoires – la majorité en Afrique – ont éliminé avec succès au moins une MTN. Selon l’OMS, la lèpre n’est ainsi plus considérée comme un problème de santé publique en Afrique subsaharienne et 41 pays du continent ont réussi à éradiquer les infections par ver de Guinée, une maladie parasitaire incapacitante.
L’Afrique, qui supporte une part importante et disproportionnée de la charge mondiale du paludisme, a pris de nouvelles mesures pour remédier à l’une de ses principales causes de mortalité infantile en mettant à l’essai le tout premier vaccin antipaludique, le vaccin RTS,S. à la suite de résultats prometteurs, l’OMS a approuvé en octobre 2021 le vaccin RTS,S, mis au point par les laboratoires GlaxoSmithKline, et a recommandé son utilisation chez l’enfant dans les zones à risque. M. Daren Tang, Directeur général de l’OMPI, a salué cette avancée scientifique l’année dernière.
Les chercheurs et les innovateurs africains mènent les recherches pour trouver des solutions aux problèmes de santé publique auxquels ils sont les premiers confrontés. L’Union africaine a récemment publié son document d’orientation intitulé Stratégie 2018-2030 en matière de recherche et d’innovation dans le secteur de la santé en Afrique (HRISA), visant à soutenir le développement de l’écosystème de recherche et d’innovation sur le continent. Début 2022, l’Union africaine s’est engagée à éliminer les MTN d’ici 2030.
À l’occasion de la Journée mondiale de la propriété intellectuelle, le 26 avril 2022, l’OMPI a invité de jeunes innovateurs et entrepreneurs africains dans le domaine de la santé mondiale à partager leurs expériences et à débattre de l’évolution de l’écosystème de l’innovation en Afrique. L’OMPI soutient les chercheurs du monde entier qui répondent aux besoins les plus pressants en matière de santé à l’échelle mondiale. Visitez l’exposition virtuelle La propriété intellectuelle pour un monde plus sain, qui s’intéresse à la manière dont la propriété intellectuelle et l’ingéniosité contribuent au contrôle et à l’élimination des MTN, du paludisme et de la tuberculose.
L’Afrique et le reste du monde sont engagés dans une course contre la montre : non seulement pour atteindre les objectifs de santé des Objectifs de développement durable des Nations Unies (ONU) d’ici 2030, mais aussi pour garder une longueur d’avance sur la résistance aux antimicrobiens. Reconnue par l’ONU et d’autres institutions concernées comme une menace pour la santé mondiale, la résistance aux antimicrobiens survient lorsque les médicaments antimicrobiens tels que les antibiotiques et les désinfectants ne sont plus efficaces pour prévenir ou traiter les maladies et les infections, notamment les MTN, le paludisme et la tuberculose. Elle désigne la capacité des micro-organismes (les plus petits êtres vivants de notre planète) à résister à la médecine moderne en se transformant en souches résistantes.
La résistance aux antimicrobiens est un sujet d’inquiétude croissant pour les pays développés et en développement, qui démontre que l’innovation ne peut s’accorder de répit. Alors même que nous célébrons la Journée mondiale de l’Afrique, l’objectif actuel et de longue date de contrôler et d’éliminer les maladies tropicales négligées, le paludisme et la tuberculose sur le continent est réalisable, même si de nouveaux défis régionaux et mondiaux se profilent.