Jeunes talents iraniens au Salon des inventions de Genève
Ce n’est pas tous les jours qu’on rencontre un jeune de 20 ans qui a breveté 23 inventions en son nom propre, qu’il réalise et vend dans sa propre usine. C’est ce qui a éveillé la curiosité de la Revue de l’OMPI et l’a poussée à venir à la rencontre de Seyed Hossein Khabbazi, à l’occasion du Salon international des inventions de Genève, tenu en avril 2005.
Hossein, ingénieur diplômé originaire de Mashad en Iran, a commencé à inventer à l’âge de sept ans. Sa première invention consistait en une “caméra avec prise de son en circuit fermé”. Toutefois, au Salon de Genève, Hossein présentait une “machine à microprocesseur d’irrigation localisée”, conçue pour fournir aux plantes cultivées la quantité exacte d’eau qui leur est nécessaire. Il a raconté comment, après avoir passé quatre ans à mesurer les variations des champs électromagnétiques émis par les plantes en fonction de leurs besoins en eau, il a inventé un capteur capable de répondre aux signaux envoyés par une plante pour dire “arrosez-moi!” Il a également cité les données recueillies après des essais menés sur 40 000 arbres à Mashad, indiquant que son système pouvait permettre de réduire considérablement le gaspillage d’eau en comparaison avec d’autres systèmes d’irrigation localisée ou à dispositif de chronométrage.
Hossein nous a décrit son usine, dans laquelle il emploie 21 personnes et qu’il finance par la vente de ses inventions. Son produit qui s’est le mieux vendu, la “machine à ondes modérées”, détruit les bactéries présentes dans le lait grâce à une méthode de “pasteurisation à froid”. Mais d’où lui viennent toutes ces idées? “De ce que je vois autour de moi. [Par exemple], ma sœur souffre du diabète, ce qui me donné l’idée de la nouvelle méthode de dépistage du diabète, que je suis en train de mettre au point.”
D’autres jeunes inventeurs iraniens, qui partagent la passion de Hossein pour la résolution des problèmes, étaient présents au Salon de Genève. Shima Rezaeian, une étudiante de 17 ans, frustrée par les insuffisances des imprimantes traditionnelles, nous a montré l’imprimante qu’elle a brevetée et qui est capable d’imprimer directement sur toute surface lisse. Plutôt que de faire passer le papier dans l’imprimante, c’est l’imprimante qui se déplace sur toute la surface. Pour Shima, la décision de demander une protection par brevet était plus motivée par la satisfaction de voir son œuvre reconnue que par la perspective d’un gain financier.
Pourya Roozban, de l’Université Azad de Qazvin, a déjà trouvé des investisseurs locaux pour son invention, une alarme de poche vibrante pour les malentendants. Cet appareil, dont l’idée lui a été inspirée par les besoins exprimés par la mère malentendante d’un ami, est programmé pour reconnaître 36 sons spécifiques - de la sonnette de la porte d’entrée au détecteur de fumée en passant par les pleurs d’un bébé - et les transmettre à un écran numérique doté d’une alarme vibrante. Pourya cherche à concéder sous licence sa technologie agréée à des entreprises à l’extérieur de l’Iran.
L’infatigable Ali Reza Rastegar, 27 ans, qui a organisé la participation du groupe iranien au Salon, a 10 inventions à son actif. L’invention présentée au Salon consistait en un produit écologique de substitution au plastique à base de cellulose provenant du coton.
Quelque 735 inventeurs de 42 pays ont participé au Salon international des inventions, une manifestation qui se tient chaque année à Genève, la plupart d’entre eux cherchant à trouver des investisseurs. Non sans raison : en effet, selon Jean-Luc Vincent, directeur du Salon, environ 70% des inventions présentées pour la première fois à Genève sont commercialisées par la suite.
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