Année internationale de la physique - Einstein et les brevets
2005, l’Année internationale de la physique, marque le centenaire de l’Année miraculeuse d’Albert Einstein et le cinquantenaire de sa mort.
En 1905, il publie dans le mensuel allemand Annalen der Physik quatre articles qui vont révolutionner la physique et notre compréhension de l’univers, et aussi changer le monde. Sur un point de vue heuristique concernant la production et la transformation de la lumière, il émet l’hypothèse du quantum de lumière. Sur le mouvement des particules en suspension dans les fluides au repos requis par la théorie cinétique moléculaire de la chaleur, il explique le mouvement brownien. Sur l’électrodynamique des corps en mouvement, est considéré comme le texte fondateur de la théorie de la relativité. L’inertie d’un corps dépend-elle de son contenu en énergie? examine les conséquences de a théorie de la relativité et présente la plus fameuse équation physique : E=mc2.
Par ailleurs, Albert Einstein termine, fin avril, la rédaction de sa thèse Sur une nouvelle détermination des dimensions moléculaires et la soutient avec succès en juillet
L’Année miraculeuse s’inscrit dans la période - de 1902 à 1909 - où Einstein, qui avait des études assez quelconques et n’avait pu obtenir un poste d’enseignant dans une université, officiait en tant qu’expert technique à l’Office fédéral des brevets à Berne. Il est évident que son travail, qui consistait à examiner des demandes de brevets, ne l’accaparait pas totalement car pendant ces sept années, Einstein publia dans les Annalen quelque deux douzaines d’articles de physique théorique. Certains observateurs sont allés jusqu’à supposer l’existence d’un rapport entre son travail sur la relativité et le problème de la synchronisation des horloges, particulièrement épineux à l’époque, et qui faisait l’objet d’un grand nombre de demandes de brevets en Suisse. Plus tard, Einstein écrit : “Une profession ayant des finalités pratiques est un bienfait pour un homme comme moi; une carrière académique oblige les jeunes chercheurs à avoir une production scientifique, et seuls de solides caractères peuvent résister à la tentation de recherches superficielles.”
Einstein l’inventeur
Il est inutile que la revue de l’OMPI insiste sur la contribution remarquable d’Einstein à la science. Ce que l’on sait moins, c’est qu’Einstein a été inventeur lui-même et a déposé de nombreux brevets. Entre autres nouvelles inventions, on lui doit, ainsi qu’à son élève Leó Szilárd, motivés par la mort d’une famille asphyxiée par des fumées toxiques émanant d’un réfrigérateur à gaz, de nouveaux types de réfrigérateur brevetés.
Le droit de brevet vendu à Electrolux en Suède a fait vivre Einstein et Szilard pendant quelques années. Cependant, le réfrigérateur d’Einstein n’a jamais été commercialisé, essentiellement à cause de la crise économique et de l’invention des chlorofluorocarbones crise économique. On s’y intéresse à nouveau aujourd’hui car du fait de certaines caractéristiques, il pourrait se révéler intéressant pour les pays émergents et les lieux reculés Le système ne s’use jamais car il n’y a pas de pièce mobile ni de compresseur. Il peut fonctionner sans électricité, avec n’importe quelle source de chaleur, et son coût de fabrication ne devrait pas être très élevé.
L’avenir nous dira si l’invention d’Einstein et Szilard sera jamais exploitée commercialement. Elle apparaît aujourd’hui comme un exemple fascinant de petit bijou préservé par le système d’information sur les brevets, qui permet de mieux apprécier le côté pratique d’un des plus grands esprits des temps modernes.
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