Propriété intellectuelle : cours d’été sur les rives du Lac de Genève
Juillet. Le soleil pénétrait à l’intérieur de l’OMPI où se trouvait un groupe animé de jeunes cadres et d’étudiants. Des conseillers en marques d’Europe de l’Est, des diplômés de sciences d’Afrique et d’Australie, un économiste russe, un spécialiste en médecine traditionnelle chinoise, un cadre chilien des télécommunications, des doctorants en droit d’Égypte, du Kenya et du Kazakhstan constituaient ce groupe.
Ces jeunes – 37 au total – ont été retenus parmi les candidats qui souhaitaient consacrer l’été 2005 à l’étude de la propriété intellectuelle au cours d’été de l’Académie mondiale de l’OMPI à Genève.
Propriété intellectuelle et chocolat suisse ont constitué – du moins d’après certains – le régime de ces quatre semaines. Ils ont suivi des cours magistraux dispensés par des experts de l’OMPI, mené des recherches intensives sur des sujets choisis, présenté leurs résultats et ont également échangé leurs vues, souvent tard dans la soirée.
Le dernier jour du cours, la revue de l’OMPI a rencontré ces étudiants, épuisés mais toujours aussi enthousiastes, pour leur demander de parler de leur expérience.
Les participants se sont félicités à l’unanimité de la possibilité que le cours d’été leur a donnée de tirer les enseignements non seulement des experts de l’OMPI, mais – peut-être plus encore – de l’expérience des autres. En comparant leurs acquis et en examinant entre eux les questions de propriété intellectuelle, ils ont pu, au-delà des cours magistraux, s’initier aux différentes pratiques en matière de propriété intellectuelle dans leurs pays respectifs et, comme l’a relevé un étudiant, “comprendre simplement pourquoi l’harmonisation est une tâche si exigeante”.
“Nous avons énormément appris et beaucoup ri” a déclaré Maria Gomez, du Venezuela. Elle a exhorté l’académie à envisager l’organisation de cours d’été analogues dispensé en espagnol en Amérique latine, ou encore en Afrique, pour que cette possibilité se diffuse aussi largement que possible.
Adam Flynn a parcouru le monde depuis l’Australie, désireux depuis des années d’assister au cours d’été. “Me trouver avec des collègues de pays tant en développement que développés, de l’ancien monde comme du nouveau, m’a donné une perspective différente de la propriété intellectuelle” a-t-il fait remarquer. Il a mentionné les exposés présentés par des conférenciers invités de l’Office suisse de la propriété intellectuelle et de l’OMC, les estimant particulièrement instructifs. Enthousiasmé par les projets de recherche, il aurait souhaité pouvoir les approfondir.
Alexandra Zachman, suissesse et étudiante en droit, partage également ce regret. “J’ai l’impression de n’avoir qu’effleuré le sujet”, a-t-elle affirmé, “j’étais partie avec l’intention de réellement explorer certaines questions”.
De nouveaux horizons
Élargir leur horizon, tel est le mobile qui a poussé plusieurs participants à présenter leur candidature au cours. Galateia Kapellakou, avocate en brevets de nationalité grecque, a souligné qu’elle se sentait désormais prête à envisager d’autres domaines de la propriété intellectuelle, tels que droit d’auteur ou nouvelles variétés végétales. Deepa Vohra, de l’Inde, a expliqué combien elle avait ressenti l’impression de stagner dans sa fonction de conseil en marques. “À présent, la perspective est différente”. Annonçant qu’on venait de lui offrir un poste d’enseignante, elle espère pouvoir, dans son nouveau rôle, mieux sensibiliser à la propriété intellectuelle et elle compte sur l’aide de l’OMPI pour obtenir des documents d’information.
L’importance pour tous les participants de devenir de futurs “ambassadeurs de la propriété intellectuelle”, à même de mieux faire comprendre cette discipline, a été le leitmotiv. “Nous serons en mesure d’utiliser les instruments de l’OMPI pour organiser des séminaires, par exemple avec les chambres de commerce, dans nos propres pays” a déclaré Rosa Castro, diplômée en droit et en sciences économiques du Venezuela. Thomas Roy Kadichini, conseil en brevets, qui a entrepris de parler de la propriété intellectuelle dans les établissements scolaires, a fait sienne l’importance de la sensibilisation.
Un certain nombre de participants comptaient plusieurs années d’expérience professionnelle ou universitaire en matière de propriété intellectuelle, pour certains toutefois, dans un domaine spécialisé. D’autres connaissaient à peine le monde de la propriété intellectuelle. Alors que tous étaient censés avoir atteint le niveau du cours d’enseignement à distance dispensé gratuitement par l’académie – le cours général de propriété intellectuelle (DL-101) –, les différents niveaux de compétence entre les étudiants ont posé des difficultés au personnel enseignant. Ceux qui avaient plus d’expérience n’étaient pas nécessairement toujours les plus brillants; “certains participants, ayant une formation, par exemple en chimie ou en mathématiques, ont obtenu d’excellents résultats”, a fait observer Carlos Mercuriali, qui travaille pour un cabinet juridique et rédige actuellement un ouvrage sur la propriété intellectuelle et l’Internet.
“La première fois que j’ai entendu parler de la propriété intellectuelle remonte à moins d’une année, alors que j’étais chargée d’un travail pour une entreprise pharmaceutique”, a déclaré Suzanne Bergin, qui venait d’obtenir son diplôme en pharmacochimie au Trinity College, en Irlande. Consciente du fait que, sans la protection des droits de propriété intellectuelle, les sociétés de recherche telles que celle qui l’a employée, ne pouvaient se permettre d’innover, elle s’est résolue à en savoir davantage. Des recherches sur l’Internet l’ont dirigée vers le cours d’été de l’OMPI, “et aujourd’hui ma candidature à la maîtrise en propriété intellectuelle a été acceptée”.
Justine Cresswell, qui est dans le journalisme au Cap (Afrique du Sud), a enrichi le groupe d’une autre perspective et a fait part de ses réactions constructives. Elle a également rappelé aux organisateurs du cours que les participants – dont certains n’étaient jamais venus auparavant en Europe –se sont heurtés aux difficultés de devoir s’initier rapidement à la vie quotidienne dans une ville étrangère tout en se consacrant au cours d’été à plein temps.
Des résultats excellents
“Ayant ramené les cours de six à quatre semaines, nous avons mis les étudiants sous pression”, a fait remarquer M. Tshimanga Kongolo, chef de la Section de la formation des cadres à l’académie, également chargé du cours d’été. “Mais tous ont relevé ce défi. Ce groupe a été très brillant et ses projets de recherche ont été d’excellente qualité”.
Au moment de la remise des certificats, M. Mpazi Sinjela, directeur de l’académie, a encouragé les étudiants à rester en contact avec l’OMPI et également entre eux : “Vous êtes tous arrivés à titre individuel, vous repartez en tant que membres d’un réseau” a-t-il conclu.
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