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La propriété intellectuelle : Journée mondiale de la propriété intellectuelle et Trevor Baylis, Inventeur: La radio à manivelle

Juin 2006

Journée mondiale de la propriété intellectuelle : "Tout commence par une idée"

La couverture médiatique considérable dont a fait partout l’objet la Journée mondiale de la propriété intellectuelle, qui s’est tenue le 26 avril, confirme la reconnaissance grandissante du rôle de sensibilisation à l’importance des droits de propriété intellectuelle que joue cette manifestation annuelle. Comme l’a observé M. Praveen Dalal, arbitre auprès de la Haute Cour de Delhi : "La pertinence de la Journée mondiale de la propriété intellectuelle paraît évidente. Le public n’est pas suffisamment informé, et j’espère que des événements comme celui-ci permettront de combler cette lacune". Plus de 70 États membres et organisations ont fait parvenir à l’OMPI des rapports sur les activités qu’ils avaient organisées pour la Journée mondiale de la propriété intellectuelle, manifestant ainsi l’enthousiasme avec lequel ils accueillent cette occasion d’a mener le public, dans le monde entier, à mieux comprendre le mécanisme de la propriété intellectuelle.

La journée a ainsi été marquée par de grandes soirées avec concerts et cérémonies de remise de prix*, des spectacles de musique et de danse folklorique locale et des expositions dans les offices de propriété intellectuelle. Certains pays n’avaient jamais encore célébré l’événement à l’échelle nationale. D’autres ont fait fond sur une expérience acquise en matière de promotion de la technologie et de l’innovation bien avant la première Journée mondiale de la propriété intellectuelle.

C’est dans les pays d’Europe de l’Est et les anciennes républiques soviétiques qu’a été observée la plus forte concentration de manifestations organisées à l’occasion de la Journée mondiale de la propriété intellectuelle. Le Kirghizistan a lancé dès le mois de mars, en faisant un large usage des médias et de l’Internet, la promotion d’un programme bien rempli de séminaires, d’ateliers, d’expositions, d’a ttribution de prix et de tournois.

L’Australie a fait coïncider son Festival national de l’innovation avec la Journée mondiale de la propriété intellectuelle. Des ambassadeurs de la propriété intellectuelle triés sur le volet ont assuré la promotion de cette célébration de l’innovation et de la créativité à la télévision, sur l’Internet et dans la presse. Le personnel d’IP Australia s’est joint aux réjouissances, en participant notamment à un "grand débat" et à des jeux-concours..

Place aux jeunes

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Jisoo Kim, de l’école secondaire Joongwon, a remporté le premier prix du concours de rédaction organisé en Corée à l’occasion de la Journée mondiale de la propriété intellectuelle. (Credit: Avec l’aimable autorisation de l’Office coréen de la propriété intellectuelle)

L’Office coréen de la propriété intellectuelle s’est intéressé plus particulièrement à la jeunesse, en lançant dans les écoles un concours de rédaction dont les participants devaient s’i nspirer d’une bande dessinée coréenne intitulée Copy and paste: What’s wrong? Près de 9000 étudiants s’y sont inscrits. Un concours de rédaction sur le thème de la Journée mondiale de la propriété intellectuelle a aussi été organisé dans les lycées du Kenya par l’Uranga Entity Institute, un organisme de recherche en matière de politique générale.

À Hong Kong, le Département de la propriété intellectuelle et l’Association des scouts ont uni leurs efforts pour organiser une foire au cours de laquelle les scouts ont pu participer à des séminaires et à des ateliers sur le respect des droits de propriété intellectuelle. À Malte, des enfants âgés de huit à 12 ans ont pris part à un concours sur le thème “ Les idées façonnent notre monde”. La Direction générale de l’enregistrement du Lesotho a fait savoir que le thème adopté cette année dans son pays “encourage particulièrement les jeunes à exprimer leur créativité”.

 

Protéger les droits des créateurs

De nombreux pays ont mis l’accent sur un type de droits en particulier. L’Office du droit d’a uteur du Burkina Faso a invité quelque 180 titulaires de droits à venir parler de la nature de leurs droits et de la manière de les exercer. Le Belize a tenu un séminaire sur les marques et la classification internationale des produits et des services. Les activités organisées au Danemark étaient axées sur le droit d’auteur, sa valeur pour la société et sa contribution économique. En Hongrie, l’accent a été mis sur la créativité en matière de dessin, à la Barbade, sur les marques internationales et locales et en Bulgarie, sur les inventions et les modèles d’utilité.

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L'ambassadeur M. Joseph Ayalogu, à l'occasion de la projection du film Wetin Dey à Washington.

De nombreux pays ont donné la priorité aux questions d’application des droits de propriété intellectuelle et de lutte contre la contrefaçon et le piratage. En Chine, des points de presse ont été tenus à intervalles réguliers sur les progrès réalisés en matière d’application des droits. Le Kirghizistan a organisé, sur le thème "Halte au piratage!", une manifestation au cours de laquelle les visiteurs ont pu assister à la destruction de contrefaçons d’œuvres audiovisuelles. À Samoa, des titulaires de droit d’auteur ont participé à un programme de sensibilisation du public, en expliquant le rôle du créateur et l’importance que revêt la rémunération de son travail créatif. La Belgique, la République Dominicaine, l’ Allemagne, le Mexique, le Pérou, les États-Unis d’Amérique, la Zambie et d’autres pays ont organisé des présentations, des débats et des campagnes mettant en lumière le problème du piratage et du respect de la propriété intellectuelle.

Le Costa Rica a mis sur pied simultanément une exposition des oeuvres de deux artistes nationaux, d’un écrivain, d’un auteur de bandes dessinées et de trois enfants, une campagne nationale contre le piratage à la télévision et un cycle de conférences sur le droit d’a uteur et les droits connexes dans les écoles publiques. Au Pérou, des présentations ont été organisées, tant dans la capitale que dans les provinces, dans des salles de cinéma, de théâtre et de concert, c’est-à-dire dans les lieux où le public se rend pour assister à des oeuvres de création.

Au moment de mettre sous presse, les rapports d’États membres continuaient de parvenir à l’OMPI, ce qui démontre que la Journée mondiale de la propriété intellectuelle, en cette sixième année de son existence, est désormais une réalité solidement établie. Comme l’a résumé M. Joseph Ayalogu, ambassadeur et représentant permanent du Nigeria auprès de l’Office des Nations Unies à Genève, devant le Congrès des États-Unis d’Amérique à Washington à l’occasion de la projection du film "Wetin Dey" : "Nous sommes ici, ce soir, pour assister à un événement culturel. Mais en même temps, nous reconnaissons l’importance d’un aspect en plein essor du droit international, de la diplomatie et de l’économie politique : la protection et la promotion des droits de propriété intellectuelle. La propriété intellectuelle devient aujourd’hui une partie intégrante des relations internationales".

 

Trevor Baylis, Inventeur: La radio à manivelle

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Photo: Avec l’aimable autorisation de Trevor Baylis

Au départ, il y a eu une idée…

En 1993, le Britannique Trevor Baylis, ancien cascadeur et spécialiste de l’évasion sous-marine, eut l’idée d’un poste de radio doté d’un mécanisme remontable, susceptible de répondre aux besoins de communication des communautés rurales des pays en développement. Aujourd’hui, sa radio à manivelle est utilisée dans des villages isolés d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud, pour lesquels l’électricité et les piles électriques ne constituent qu’une lointaine réalité.

Homme d’idées prolifique et promoteur inlassable de la créativité, Trevor Baylis, qui combine des talents certains de communicateur et d’animateur, est devenu une sorte de chantre des petits inventeurs du Royaume-Uni. Après un passage à Bruxelles, où il avait été invité à s’exprimer devant les lauréats du "Prix de l’Inventeur européen de l’année 2006", M. Baylis a bien voulu parler de ses activités au Magazine de l’OMPI.

Comment vous est venue l’idée de la radio à manivelle?

Par pur hasard. Je regardais une émission à la télévision, un soir, sur la prolifération du VIH/SIDA en Afrique. Il y avait des images de jeunes couverts de mouches et de cadavres que l’on jetait dans des tombes à ciel ouvert. On expliquait que le seul moyen de mettre un terme à cette maladie était d’informer les gens grâce à la radio. Le seul problème était que la plus grande partie de l’Afrique n’a pas d’électricité pour brancher une radio et que les piles sont bien trop chères pour la population locale.

À la fin de l’émission, je me suis imaginé un bref instant à l’époque de l’Afrique coloniale, assis, en train de fumer ma pipe en écoutant grésiller un phonographe. Je me suis dit que si un simple clou pouvait produire un tel raffut en frottant sur un disque, je devais bien pouvoir en faire autant. La fortune sourit aux audacieux. J’ai fait séance tenante une première expérience, et au bout d’une demi-heure environ, j’ai obtenu un premier signe de vie. Ensuite, j’ai essayé avec un arbre et de l’eau, mais la durée de fonctionnement de la radio était proportionnelle à la hauteur de l’arbre. J’ai ensuite remplacé l’eau par de la terre, ce qui était déjà mieux, puis par un ressort. J’ai finalement abouti à un mécanisme à manivelle permettant de remonter la radio.

Pendant que je travaillais sur cette radio, j’ai aussi pensé à une torche à manivelle, un chargeur pour téléphone, un panneau solaire... ce qui a finalement donné une machine qui faisait tout cela et fonctionnait tout le temps - à l’énergie solaire le jour et à manivelle le soir.

Quels sont les problèmes que vous avez rencontrés?

On m’en a beaucoup voulu au début. Les gens disaient que n’importe qui aurait pu avoir cette idée, que c’était trop facile. Pendant quatre ans, je n’ai eu aucune aide. Finalement, c’est grâce à la radio internationale de la BBC et à une émission scientifique de la télévision britannique intitulée Tomorrow’s World que tout a pu démarrer. Ensuite, la BBC a fait une émission avec Nelson Mandela, qui s’est intéressé à ma radio parce qu’en fin de compte, elle avait été conçue et créée en Afrique du Sud, et qu’elle devait être fabriquée par des personnes handicapées.

La commercialisation a débuté en 1993-1994. Malheureusement, quand les choses ont commencé à bien aller, la société a licencié les 400 handicapés qu’elle employait en Afrique du Sud et s’est tournée vers la Chine. Des milliers d’exemplaires de cette radio sont maintenant produits en Chine et vendus dans le monde entier. On en voit dans de petits villages ou encore tout en haut d’un échafaudage, sur un chantier de construction. C’est devenu un outil universel – une de ces choses qui ne disparaîtront plus jamais.

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En Afrique, le virus de sida a laissé 14 millions d'orphelins. La radion est un moyen essentil d'éduquer et d'informer les populations sur le VIH/SIDA, mais de nombreuses communautés rurales en sont privées par manque d'électricité ou parce que les piles sont trop chères pour la population locale (Credit: Organisation international du travail / Cassidy K.)

Le plus gros problème reste que ce sont tout de même des appareils coûteux, et que les habitants des villages d’Afrique ne peuvent pas se permettre de les acheter, de sorte que tout repose sur les dons. J’ai déjà vu, au Malawi, 350 personnes, assises autour d’un de mes postes de radio. C’était du rock’n roll qu’ils écoutaient, mais l’appareil était là.

Parlez-nous d’une autre de vos inventions.

J’ai fait une chaussure électrique. C’était l’une de mes inventions préférées. Je pouvais produire assez d’électricité, en marchant, pour recharger la batterie de mon téléphone mobile qui se trouvait dans un sac, près de la chaussure. Ainsi, mon téléphone était toujours prêt. Malheureusement, depuis les attentats du 11 septembre, une chaussure avec des fils électriques, ça fait un peu terroriste, alors j’ai dû abandonner cette invention.

J’ai aussi créé une gamme d’environ 300 produits pour les handicapés. Je l’avais nommée Orange Aids.

Quelle est l’invention que vous admirez le plus?

Le moteur à réaction, inventé en 1930, à l’âge de 21 ans, par Frank Whittle. Tout le monde l’a ignoré à l’époque, mais il s’est entêté; il a fondé sa propre société et déposé des brevets (le premier lui a été délivré en octobre 1932, après avoir été longtemps retardé par le Ministère de l’a ir du Royaume-Uni). Les Allemands ont saisi la balle au bond et ont eu leurs premiers avions à réaction en 1941. La Grande-Bretagne aurait pu en avoir bien avant, si elle avait écouté le jeune Frank Whittle.

À votre avis, y a-t-il aujourd’hui des domaines dans lesquels il faut absolument innover?

L’un des problèmes les plus graves est celui du changement climatique. Nous devons trouver un moyen d’arrêter de polluer autant. Dans le domaine de la santé, nous ne sommes plus très loin de découvrir comment guérir le cancer. Il suffit que les esprits créatifs qui travaillent sur ces problèmes soient les bons. Mais n’oublions pas non plus les côtés agréables de la vie. Il y a toujours beaucoup de place pour les inventions qui servent à divertir, comme la télévision.

Qu’est-ce que la propriété intellectuelle pour vous?

La seule façon de gagner de l’argent avec une bonne idée, c’est de détenir des droits de propriété intellectuelle. Sans eux, l’économie souffrirait. Sans eux, pourquoi se donnerait-on la peine d’inventer?

Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui a une idée pour une invention?

De ne pas se précipiter au bistrot pour en parler à tout le monde! De s’en occuper, sous peine de le regretter toute sa vie!

À votre avis, quelle est la plus grande difficulté pour un petit inventeur?

Le coût! Le pire problème des inventeurs, ce sont les avocats, qui leur font payer tant pour déposer un brevet, tant pour traduire la demande, et ainsi de suite. Nous devons aussi faire quelque chose pour réduire le coût des procédures judiciaires.

Que pourraient faire les offices de propriété intellectuelle pour aider les petits inventeurs?

Nous devons faire en sorte que tous les intervenants qui prétendent aider les inventeurs opèrent d’une manière correcte, à l’intérieur d’un cadre réglementaire rigoureux. Le monde est plein de prédateurs. Si quelqu’un veut des détails sur votre invention, faites-lui signer un accord de non-divulgation. S’il refuse, nous ne lui montrez pas votre produit. Si vous voulez montrer votre produit à une grande entreprise, prenez un avocat.

Les gouvernements nationaux se doivent d’épauler leurs inventeurs. Si un brevet est volé à l’a utre bout du monde, il y a peu de chances que le petit inventeur l’apprenne. Ou s’il l’apprend, qu’i l puisse y faire quoi que ce soit. Il n’a pas les moyens de se défendre contre une grande entreprise. C’est pourquoi le gouvernement de son pays devrait être prêt à intervenir pour l’aider, car l’innovation et les inventions sont essentielles pour les économies nationales.

Vous croyez fermement qu’il faut éduquer les jeunes en matière d’invention et de propriété intellectuelle. Quel rôle peuvent jouer les gouvernements à cet égard?

La seule manière de procéder est de faire de l’invention une matière à part entière du curriculum national. Nous devons mettre l’enseignement sens dessus dessous. Il faut apprendre aux enfants à aimer les sciences. Pourquoi ne pas créer, dans les universités, une licence en invention, tout comme il existe une licence ès lettres? Et la condition d’obtention de la maîtrise en invention serait d’avoir déposé soi-même un brevet… et de l’avoir obtenu.

Les inventions ont besoin d’être célébrées! Bien sûr, il faut motiver les inventeurs sur le plan pécuniaire et protéger leurs droits, mais il faut aussi leur donner leur quart d’heure de célébrité. Faire comprendre aux gens à quel point les inventions ont changé leur vie. Faire plus d’é missions de télévision sur les inventeurs, en montrant comment leur viennent leurs idées. Inspirer!

Comme je le dis toujours aux jeunes : si vous savez faire preuve d’un tout petit peu plus de discernement qu’une valise sans poignée, vous êtes capable d’inventer quelque chose. Ne vous occupez pas de ce que les autres pensent. Je leur dis que la condescendance ne me dérange pas, à condition qu’on ne s’attende pas à de l’admiration en retour.

Des normes pour les sociétés de promotion des inventions

Trevor Baylis collabore étroitement avec l’Office des brevets du Royaume-Uni pour mettre au jour les pratiques douteuses de certaines sociétés de promotion des inventions. Ils ont ainsi obtenu récemment la fermeture d’une telle entreprise, suite à la diffusion d’un documentaire en direct à la télévision. M. Baylis a aussi lancé, avec l’appui de l’Office des brevets et de l’Institut britannique de normalisation, un mouvement visant à établir un ensemble de normes ou de principes auxquels devront se conformer tous les organismes qui prétendent aider les inventeurs.

Il a fondé par ailleurs la société Trevor Baylis Brands, qui a pour objet d’aider les inventeurs à amener leurs idées jusqu’a u stade commercial en dépensant le mois d’argent possible. À ce jour, 1800 inventeurs se sont inscrits sur son site Web, et la société évalue une centaine de nouvelles idées par mois. Il est également prévu d’implanter, sous le nom de Baylis Breakout Rooms, dans les universités et les instituts de recherche des structures dans lesquelles les inventeurs pourront venir discuter leurs idées avec des spécialistes, des juristes, des conseillers et d’éventuels partenaires commerciaux, en sachant que leurs droits de propriété intellectuelle sont protégés. Tous leurs interlocuteurs doivent en effet signer un accord de confidentialité – il est essentiel de ne jamais divulguer aucune information sur une invention à une personne qui ne s’est pas engagée au secret – et leurs présentations sont filmées. L’e nregistrement vidéo, qui constitue la preuve de l’existence des droits de propriété intellectuelle de l’inventeur, peut ensuite être mis en sécurité dans une banque ou un bureau de poste.

Pour plus de détails, voir le site   www.trevorbaylisbrands.com

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