Des innovateurs cubains reçoivent des prix OMPI
Deux équipes de scientifiques cubains ont reçu au mois d’avril des médailles d’or de l’OMPI pour des inventions biotechnologiques sélectionnées pour leur grande utilité sur le plan social et économique. Cuba utilise systématiquement les prix de l’OMPI comme moyen de donner une reconnaissance publique aux réalisations de ses créateurs et de mettre l’accent sur l’importance de l’innovation.
Une équipe de chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNIC) s’est vu décerner une médaille que l’OMPI pour avoir inventé le système Diramic, une méthode avec trousse et équipement pour le diagnostic microbiologique rapide des infections des voies urinaires. Diramic est une méthode de diagnostic rapide et économique qui permet de déterminer en quatre heures le taux de sensibilité aux antibiotiques d’un patient en mesurant les changements de turbidité causés par la croissance microbienne dans un échantillon d’urine. Les rapports de diagnostic sont générés par un ordinateur relié au système. Diramic, qui est utilisé dans le système national de santé de Cuba depuis cinq ans, a déjà permis de diagnostiquer près de 200 000 patients. Le système a aussi été adopté, sous licence du CNIC, par des laboratoires du Brésil, du Mexique et du Venezuela.
Pour sauver les prématurés
Le deuxième prix a été décerné à une équipe de chercheurs du Centre national de santé agricole (CENSA) pour un produit nommé Surfacen, un surfactant naturel obtenu à partir de tissus animaux, qui a été créé dans le cadre d’un programme d’élaboration de médicaments pour la petite enfance du Ministère de la santé publique. Le Surfacen est utilisé dans le traitement du syndrome de détresse respiratoire du nouveau-né, une cause fréquente de mortalité chez les prématurés. Substance naturelle produite dans les poumons, les surfactants sont indispensables à la capacité des poumons d’absorber l’oxygène et de maintenir la circulation de l’air dans le système respiratoire. La production de surfactant chez les prématurés nés à moins de 32 semaines est insuffisante, de sorte que leurs poumons s’affaissent et qu’ils risquent de mourir s’ils ne sont pas traités. Le Surfacen est utilisé à des fins cliniques, à Cuba, depuis 1995 et a grandement contribué à l’amélioration du taux de mortalité des nouveau-nés, qui est l’un des indicateurs les plus représentatifs de la santé de la société cubaine.
Le Surfacen est breveté à Cuba, en Espagne, au Chili, au Mexique et en Argentine, et il est en utilisation clinique en Colombie, au Guatemala, au Chili et au Mexique.
Enregistrement international numéro 6905250
Entreprise innovante
Le gouvernement cubain utilise aussi le programme d’attribution de prix de l’OMPI pour médiatiser les exemples d’utilisation stratégique de la propriété intellectuelle par les entreprises de son pays. La Corporación Cuba Ron S.A. a ainsi reçu récemment un Trophée de l’OMPI pour les entreprises innovantes, pour la manière efficace dont elle a su utiliser le système de la propriété intellectuelle dans sa stratégie commerciale pour positionner favorablement ses produits sur le marché international.
La société Cuba Ron produit des rhums et des liqueurs, ainsi que d’autres boissons alcoolisées, dans de vastes rhumeries traditionnelles réparties à travers le pays. Elle est propriétaire de plusieurs marques prestigieuses, reconnues internationalement et réputées pour leur qualité. Après avoir créé la marque Havana Club, Cuba Ron s’est alliée en 1993 au groupe français Pernod-Ricard, avec pour objectif de positionner le rhum cubain sur le marché mondial des spiritueux. La marque Havana Club, désormais connue au-delà des frontières nationales, est devenue le symbole du rhum cubain dans le monde entier.
S’appuyant sur la réputation de Havana Club, la société a créé depuis d’autres marques pour des produits qui répondent aux normes de qualité internationales et aux attentes du marché des spiritueux. Les marques Cubay et Santiago de Cuba sont commercialisés sur les plus importants marchés de l’Union européenne, du Japon, du Chili, de l’Équateur, de la Nouvelle-Zélande est d’ailleurs.
Le Magazine de l’OMPI vise à faciliter la compréhension de la propriété intellectuelle et de l’action de l’OMPI parmi le grand public et n’est pas un document officiel de l’OMPI. Les désignations employées et la présentation des données qui figurent dans cette publication n’impliquent de la part de l’OMPI aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires ou zones concernés ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites territoriales. Les opinions exprimées dans cette publication ne reflètent pas nécessairement celles des États membres ou du Secrétariat de l’OMPI. La mention d’entreprises particulières ou de produits de certains fabricants n’implique pas que l’OMPI les approuve ou les recommande de préférence à d’autres entreprises ou produits analogues qui ne sont pas mentionnés.