Histoires de propriété intellectuelle en Afrique
Lorsqu’ils se font l’écho des succès du système de la propriété intellectuelle, voire des controverses qui l’entourent, les journalistes exercent un rôle de sensibilisation important. Mais pour pouvoir le faire d’une manière efficace, ils doivent comprendre les bases du fonctionnement de ce système et l’importance qu’il revêt pour l’intérêt public. Il est donc essentiel que les offices et autres organismes de propriété intellectuelle leur fournissent des informations concrètes et actuelles, afin qu’ils puissent les appuyer dans leur stratégie de communication.
M. Edou Edou s’adressait au premier Séminaire OMPI‑OAPI pour les journalistes, qui s’est tenu du 15 au 17 avril à Yaoundé (Cameroun). Des journalistes des 16 États membres de l’OAPI étaient réunis à cette occasion, afin de se familiariser avec le système de la propriété intellectuelle et son importance stratégique dans le développement économique, social et culturel de leurs pays.
Musiciens, scientifiques, gardiens des savoirs traditionnels et chefs d’entreprise sont venus dire en personne aux journalistes ce que signifie pour eux la propriété intellectuelle. Leurs interventions ont suscité un intense débat chez les participants, qui ont souligné la nécessité d’encourager une plus grande reconnaissance politique de la propriété intellectuelle dans les pays africains et de créer ainsi un contexte plus fertile, dans lequel les journalistes puissent éduquer, informer, et même divertir leurs lecteurs en leur parlant de ces questions.
E’Eyo – Le grand succès de la télévision gabonaise
Une équipe de journalistes de la première chaîne de la Radio Télévision Gabonaise (RTG1) a démontré, en racontant comment elle s’y est prise pour lancer la première émission jamais consacrée à ce sujet dans un pays de l’OAPI, que la propriété intellectuelle peut être un sujet de télévision tout à fait passionnant.
L’idée est due à M. Cyr Nze Menzu, un haut fonctionnaire du ministère du commerce et de l’industrie détaché auprès de RTG1, qui pensait pouvoir éveiller un vif intérêt pour la propriété intellectuelle chez les gens ordinaires en leur montrant à quoi servent les brevets, les marques, le droit d’auteur, les dessins et modèles et les indications géographiques dans leur vie quotidienne. D’abord sceptique, le conseil de direction de RTG1 finit par se laisser convaincre par M. Nze Menzu et ses associés de produire la série, qui fut baptisée E’Eyo – du nom du créateur et protecteur suprême du savoir dans la mythologie du peuple Fang du Gabon.
Le premier épisode de E’Eyo a été diffusé à l’occasion de la Journée mondiale de la propriété intellectuelle 2007. Il a donné à la télévision gabonaise le signal d’un nouveau départ, en attirant l’attention du public sur des domaines de la science, de la technologie, de la créativité et de l’innovation jusqu’alors inexplorés par les médias nationaux. La quantité de courrier reçue par la station a démontré que la direction avait été bien inspirée : la formule élaborée par les producteurs avait conquis le public, en offrant à son imagination un regard nouveau sur l’univers de la création et les moyens de mieux comprendre l’économie du savoir. La série n’a pas cessé depuis de battre des records d’audience, son public s’enrichissant constamment de nouveaux responsables politiques, chef d’entreprise, chercheurs, universitaires, artistes ou membres du public en général.
L’équipe gabonaise n’a pas cherché à minimiser l’importance des nombreux obstacles auxquels doivent s’attendre les journalistes désireux de produire en Afrique une émission consacrée à la propriété intellectuelle. Elle a insisté notamment sur la nécessité d’établir des liens étroits dans les communautés du droit, des sciences, de la technologie et des affaires, afin de s’assurer un courant continu d’informations intéressantes, instructives et susceptibles de stimuler la réflexion. Elle a en outre créé un organisme sans but lucratif, Le Club des Amis de la Propriété Intellectuelle (CAPI), afin de dynamiser encore plus son action de sensibilisation à la propriété intellectuelle et d’assurer d’une manière plus durable, espère‑t‑elle, le financement d’émissions telles que E’Eyo.
Par Cathy Jewell, Section des relations avec les médias et le public de l’OMPI.
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