Pleins feux sur le Festival international du film de Shanghai
"Mukha" premier film en tant que metteur en scène du cinéaste russe Vladimir Kott, a remporté le premier prix du onzième Festival international du film de Shanghai.
Tandis que la fièvre des Jeux gagnait Beijing, au mois de juin, Shanghai, la plus grande ville de Chine, accueillait à l’occasion de son onzième Festival international du film (SIFF) le gratin du cinéma international. Réalisateurs et producteurs célèbres, actrices éblouissantes et séduisants acteurs ont foulé le tapis rouge le soir de l’ouverture. L’Argentine, la Chine, le Japon, la Lituanie, la Nouvelle‑Zélande, la République de Corée, la République Tchèque et la Russie participaient à ce festival.
Plusieurs rencontres se sont tenues au cours du festival, dont notamment le Colloque national sur le droit d’auteur et les droits connexes dans le secteur du cinéma et de l’audiovisuel organisé par l’OMPI en collaboration avec l’Administration d’État de la Chine pour la radio, le cinéma et la télévision (SARFT) et avec l’appui du Ministère de la culture, des sports et du tourisme de la République de Corée. Le festival a été l’occasion idéale d’attirer la participation au colloque d’un certain nombre de producteurs de cinéma et de télévision, ainsi que de représentants de maisons de distribution.
Shanghai, centre du cinéma
Dans les années 1930, la ville de Shanghai, prospère et florissante, était à la fois le berceau et la capitale du cinéma asiatique. Ses studios de production ne cédaient en importance qu’à ceux d’Hollywood. Après avoir perdu un temps cette place tandis que d’autres pays d’Asie développaient leur propre industrie cinématographique, Shanghai revient maintenant à l’avant‑scène, grâce, principalement, aux réformes économiques des années 90. Lors du premier SIFF, en 1993, 300 000 personnes avaient assisté à la projection de 167 films de 33 pays. Quatre des 19 films en lice s’étaient vu décerner un prix Golden Cup et un avait reçu un Prix spécial du jury. Le SIFF figure aujourd’hui sur la liste A des festivals internationaux du film – l’un des rares en Asie. Il est considéré comme étant sur un pied d’égalité avec le festival de Cannes et bénéficie, à l’instar de ce dernier, d’une reconnaissance de la Fédération internationale des associations de producteurs de films.
Outre les films à caractère artistique et commercial, la programmation du SIFF comprend des films indépendants, des courts‑métrages et des documentaires d’origines culturelles diverses. Un certain nombre de ces œuvres ont déjà été vues à l’étranger, mais le festival donne au public local l’occasion de les découvrir en Chine. Grâce à l’ouverture du SIFF face à l’investissement étranger et aux accords de coproduction, Shanghai est en train de reprendre sa place dans l’industrie cinématographique, tant en Chine qu’à l’étranger.
Colloque de l’OMPI
La cérémonie d’ouverture du colloque de l’OMPI (Photo: SARFT)
Sous le titre “De nouveaux défis pour la production et la distribution des contenus audiovisuels”, le colloque de l’OMPI s’est tout d’abord penché sur les dangers liés à l’universalisation de l’accès aux contenus protégés par le droit d’auteur dans l’environnement numérique, en mettant en évidence les questions qui se posent actuellement en Chine à cet égard, et notamment la manière dont est structurée la protection juridique des contenus audiovisuels. Le thème suivant, “Optimiser la valeur des contenus audiovisuels : Contrats et licences”, a été l’occasion pour des spécialistes de la Chine, du Royaume‑Uni, de Hong Kong, des États‑Unis d’Amérique et de Corée d’examiner des sujets sensibles tels que la titularité – entre les producteurs, les metteurs en scène, les cinéastes, etc. – des droits relatifs aux films et la manière d’obtenir des droits aussi larges que possible, afin de pouvoir tirer le meilleur parti d’un film.
D’autres présentations ont été faites sur les licences audiovisuelles en Corée, y compris le rôle des autorités judiciaires, l’émergence de modèles commerciaux dans le domaine du cinéma et les dangers qui s’y rattachent, le rôle des nouvelles technologies dans la production de films numériques et les perspectives d’avenir concernant les licences collectives dans l’industrie chinoise du cinéma. Le séminaire s’est terminé par une table ronde au cours de laquelle conférenciers et participants ont échangé leurs vues sur des questions telles que l’établissement des prix pour les services de “vidéo à la demande”, les tenants et aboutissants juridiques de la protection des formats des émissions télévisées, les systèmes de licences obligatoires pour les créateurs de films dans les autres pays, etc.
Les participants ont fait preuve tout au long du colloque d’une compréhension concrète des effets désastreux du piratage sur les revenus de l’audiovisuel et du caractère essentiel que revêt la mise en place de mesures efficaces de défense des droits de propriété intellectuelle. Le colloque a donc contribué ainsi d’une façon tout à fait opportune au potentiel de croissance de la nouvelle industrie chinoise du cinéma et à sa recherche d’une base de rémunération solide pour ses créateurs de films face à une demande internationale croissante de contenus cinématographiques de grande qualité.
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