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Innovation ouverte – Des solutions collectives pour demain

Juin 2010

Une nouvelle manière de collaborer, de mobiliser les compétences à travers le monde, dans un large éventail de domaines; une nouvelle manière d’accroître la réussite commerciale et d’apporter des solutions créatives à des problèmes mondiaux urgents.

Quel est donc ce nouveau courant? Il consiste pour les entreprises à changer d’orientation dans leur manière de concevoir la gestion de l’innovation, et à se joindre à des partenaires externes pour répondre à leurs besoins dans ce domaine. On l’appelle “innovation ouverte”.

À notre époque de changement technologique accéléré et d’incertitude économique, une entreprise qui refuse de s’ouvrir aux idées et inventions venues de l’extérieur peut perdre sa compétitivité. Comme l’a souligné Bill Joy, cofondateur de la société Sun Microsystems, “Vous avez beau être qui vous voudrez; la plupart des gens vraiment brillants travaillent toujours pour quelqu’un d’autre”. Cette réalité commerciale pousse les entreprises à regarder au-delà de leurs propres structures de recherche et de développement et à aller puiser dans des ressources de connaissances extérieures. Il peut falloir du temps à une entreprise pour abandonner le système traditionnel consistant à protéger jalousement ses résultats de recherche et à résoudre ses problèmes d’une manière strictement interne, afin d’adopter un modèle plus ouvert sur l’extérieur; une telle initiative permet toutefois d’envisager des avantages concrets en ce qui concerne la croissance de l’entreprise et sa viabilité à long terme.

Le terme “innovation ouverte” a été inventé en 2003 par Henry Chesbrough, directeur exécutif du Center for Open Innovation de l’université de Californie à Berkeley. Ce dernier le définit, dans son ouvrage intitulé Open Innovation – The New Imperative for Creating and Profiting from Technology, comme étant la tendance de plus en plus marquée des entreprises à rechercher des idées et des talents à l’extérieur. Il explique que l’innovation ouverte “part du principe que les entreprises peuvent et doivent utiliser les idées externes autant que les idées internes et emprunter les voies internes et externes vers le marché lorsqu’elles cherchent à améliorer leur technologie”. Une entreprise qui adopte une démarche d’innovation ouverte peut accroître l’efficacité de ses stratégies commerciales ainsi que ses chances de réussite.

Un paysage en pleine évolution

L’avènement de ce marché du savoir fait de l’innovation ouverte un choix avisé, et cela pour un certain nombre de raisons :

  • elle permet aux entreprises de bénéficier d’une main-d’œuvre de plus en plus mobile et éduquée. Étant donné que les employés partent avec leurs connaissances lorsqu’ils changent d’emploi, la circulation du savoir d’une entreprise à l’autre s’en trouve facilitée;
  • la croissance d’un marché de capital de risque crée, dans certains domaines, des conditions favorables à la poursuite du développement d’idées prometteuses ou à leur commercialisation au-delà de la société d’où elles sont issues, tandis que les possibilités de concession de licences et d’essaimage se multiplient également;
  • au lieu d’être assurée par une seule entreprise, la gestion de la recherche, du développement, du financement et de la commercialisation d’un produit peut être partagée entre plusieurs entités. Cela permet à un nombre beaucoup plus important de sociétés de la chaîne de valeur de contribuer au processus d’innovation.

Trouver des partenaires

L’entreprise désireuse d’adopter une stratégie d’innovation ouverte a besoin de renseignements à jour sur les progrès réalisés dans son domaine ainsi que sur d’éventuels partenaires avec qui partager les ressources nécessaires au développement de nouvelles technologies. Il en résulte un intérêt de plus en plus marqué pour des mécanismes d’innovation ouverte susceptibles de fournir ce type d’information indispensable par Internet.

Dans ce créneau, le réseau américain iBridge est un exemple de communauté en ligne qui propose à ses utilisateurs des outils, des ressources et des contacts afin de les aider à trouver et échanger très tôt des possibilités d’innovation et de recherche. Industriels, scientifiques, chercheurs et entrepreneurs peuvent y trouver des renseignements sur les pratiques de référence et entreprendre des projets de recherche collaborative dans un large éventail de domaines. Le forum permet l’établissement d’accords de licence directs avec les laboratoires de recherche. Il donne également accès à Google Patents et à l’OMPI au moyen de numéros de brevets automatisés, de sorte qu’il est possible à ses membres de voir facilement, par exemple, si des demandes de brevet sont en instance sur une idée nouvelle qui les intéresse.

Demandeurs et solutionneurs

Considérant que les idées intelligentes abondent dans de nombreux champs de savoir à travers le monde, deux cadres supérieurs de la société Eli Lilly, Alpheus Bingham et Aaron Schacht, ont décidé en 2001 de créer sous le nom d’InnoCentive une plate-forme mondiale basée sur Internet. Surnommée l’“e-Bay de l’innovation”, cette dernière est destinée à mettre en contact des “demandeurs” confrontés à un problème de recherche particulièrement ardu et des “solutionneurs”, qui leur proposeront des solutions inventives. InnoCentive est en fait un marché de l’innovation sur lequel des entreprises, universités, organismes publics et autres peuvent puiser dans un riche bassin d’expertise couvrant un large éventail de domaines. InnoCentive a veillé dès le départ à se doter d’une structure de gouvernance apte à protéger les droits de propriété intellectuelle des demandeurs comme ceux des solutionneurs. David Ritter, directeur de la technologie chez InnoCentive, estime que “pour être concurrentielles dans l’économie moderne, les entreprises doivent trouver des moyens d’innover plus vite avec les ressources dont elles disposent”. À son avis, “l’innovation ouverte constitue maintenant une capacité de base essentielle.”

Avant de recevoir les renseignements nécessaires à cet effet, les solutionneurs qui souhaitent travailler sur un problème particulier soumis sur la plate-forme doivent signer un accord de confidentialité. Si le demandeur retient leur solution, ils reçoivent une rémunération fixée d’avance, pouvant se situer entre 5000 et 1 million de dollars É.-U. Dès que celle-ci est versée, les droits de propriété intellectuelle du solutionneur sont transférés au demandeur. Si le solutionneur détient déjà un brevet sur la solution retenue, le transfert au demandeur s’applique au droit d’exploitation de ce brevet aux fins de résolution du problème en question. Le succès du modèle InnoCentive tient au cadre contractuel sur lequel il repose. Celui-ci prévoit en effet des audits des laboratoires de recherche-développement et veille à ce que les solutions examinées mais non retenues par les “demandeurs” ne finissent pas par se retrouver un jour dans le portefeuille de propriété intellectuelle de ces derniers – autrement dit, il protège, dans un tel cas, les intérêts des solutionneurs.

De plus en plus de participants – quelque 10% pour l’instant – s’unissent et mettent leurs connaissances en commun pour augmenter leurs chances de succès. En réponse à cette nouvelle manière de procéder, InnoCentive s’est doté des moyens d’appuyer et encourager la formation de tels réseaux en créant des espaces de travail partagé ainsi qu’une structure de gouvernance apte à gérer les questions de propriété intellectuelle liées à ces collaborations.

Penser différemment

L’efficacité de ce mode de résolution de problèmes a été étudiée par Karim Lakhani, professeur à l’Harvard Business School. Il a eu la surprise de découvrir que les solutions retenues étaient souvent élaborées par des solutionneurs dont le champ d’expertise se situait hors du domaine dont relevait le problème. Leurs chances de succès augmentaient en proportion directe de la distance les séparant, à leur avis, du domaine en question!

Lorsqu’un problème est soumis à l’interne, les personnes concernées sont portées à orienter leur réflexion selon le domaine de spécialité qu’elles connaissent le mieux, ce qui a pour effet de réduire l’éventail des possibilités de solution. Un forum mondial comme InnoCentive aide les chercheurs de solutions à sortir du cadre établi. Il permet aux demandeurs de faire ce que M. Lakhani appelle un “appel à tous”, c’est-à-dire d’inviter des experts du monde entier et d’une multitude d’horizons à se pencher sur un problème donné. Le modèle InnoCentive démontre l’efficacité que peut avoir une fertilisation croisée d’axes de réflexion et de solutions en tant que catalyseur de grandes découvertes.

InnoCentive n’annonce les solutions que si le demandeur et le solutionneur donnent tous deux leur consentement. Un exemple de ce type de situation est celui de Tom Kruer et de son fils Nathan, dont la collaboration a permis de mettre au point un antimoustique solaire pour la société SunNight Solar Corp. Fondée sur le fait que les moustiques sont attirés par la chaleur et la transpiration humaine, leur solution fait appel un matériau à changement de phase (MCP) non toxique, en l’occurrence, une cire à changement de phase. Les MCP sont des substances capables d’emmagasiner et de restituer des quantités importantes d’énergie en passant de l’état solide à l’état liquide et vice versa. On utilise donc de la cire à changement de phase, dont le seuil de fusion est très proche de la température du corps humain, pour emmagasiner de la chaleur solaire au cours de la journée. Cette cire est ramenée dans la maison le soir, et combinée à de la sueur humaine recueillie sur un bandeau porté pendant la journée. Le tout est alors placé dans un dispositif conique dans lequel les moustiques sont attirés et emprisonnés. La société fabrique actuellement un prototype de cette ingénieuse invention.

La spécialisation : un avantage

Certains forums d’innovation ouverte sont spécialisés dans un domaine de recherche particulier. L’un d’eux, par exemple, le Pool for Open Innovation against Neglected Tropical Diseases de l’organisme sans but lucratif BIO Ventures for Global Health centralise les brevets et savoirs pertinents mis à disposition par des compagnies pharmaceutiques ou des universités intéressées pour permettre aux chercheurs travaillant sur des maladies tropicales négligées d’accéder plus facilement à la propriété intellectuelle et aux technologies qui leur sont nécessaires. Il vise ainsi à accélérer le perfectionnement des produits pharmaceutiques afin d’augmenter les chances de découvrir plus rapidement des remèdes efficaces à ces maladies si meurtrières. L’Agence pour l’innovation technologique (TIA) de l’Afrique du Sud est devenue en mai 2010 le premier organisme public à se joindre à ce forum. Elle a pour objectif de favoriser dans son pays la mise au point de traitements efficaces pour des maladies telles que la tuberculose et la malaria.

De l’individuel au collectif

L’innovation ouverte peut avoir une incidence significative sur les politiques et stratégies d’une entreprise, ses employés et sa culture organisationnelle, autrement dit, sur son modèle d’entreprise même. Les employés seront plus portés à laisser libre cours à leur créativité et à en faire bénéficier la société pour laquelle ils travaillent si cette dernière démontre la volonté d’adopter l’attitude de dialogue que suppose l’innovation ouverte.

La pratique de l’innovation ouverte favorise déjà la relance d’entreprises, grandes et petites, dont la croissance était interrompue et ouvre aux fruits de la recherche universitaire la voie qui mène du laboratoire au marché. L’innovation ouverte fait en outre intervenir les idées d’inventeurs et de solutionneurs de problèmes du monde entier. Elle représente le passage de l’individuel au collectif – une solution doublement gagnante et potentiellement d’envergure mondiale. 

L’OMPI et la promotion de l’innovation

L’OMPI collabore avec ses États membres afin de favoriser la mise en place des structures, politiques et compétences nécessaires à l’entretien des capacités d’innovation locales. Les modes de promotion de l’innovation sont divers. Ils peuvent comprendre des mécanismes traditionnels, comme la concession de licences, la sous-traitance, les contrats de recherche-développement et les coentreprises, ou des solutions plus nouvelles, fondées sur le réseau Internet, dans lesquelles le client suscite la création volontaire et collective de solutions complexes par des méthodes telles que l’externalisation à grande échelle (crowd-sourcing) ou les “concours d’idées”. La propriété intellectuelle a un rôle déterminant à jouer dans chacun de ces modèles. Les initiatives de renforcement des capacités de l’OMPI en matière de promotion de l’innovation sont axées sur l’aide au développement de réseaux de collaboration pour l’innovation. Elles ont pour buts la recherche et le rapprochement d’acteurs multiples disposant de ressources complémentaires qui pourront être mises en œuvre pour élaborer des solutions créatives, constructives et avantageuses pour tous. Ces réseaux de collaboration sont composés d’un large éventail de participants, dont notamment des organisations internationales intergouvernementales, des organisations non gouvernementales, le secteur privé et les individus formant le réseau.

Le problème du déversement pétrolier

Entre autres appels internationaux, InnoCentive a publié récemment un “avis de situation d’urgence “appelant les solutionneurs du monde entier à “rechercher et décrire une solution pouvant contribuer à enrayer la progression des dommages causés par l’explosion survenue dans le Golfe du Mexique et le déversement pétrolier qui en résulte”. Ce défi unique en son genre a été lancé en réponse à une situation d’urgence sans précédent.

“Nous l’avons fait parce que nous pensons que nos solutionneurs sont en mesure d’aider et le feront, a déclaré InnoCentive; nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour mettre des solutions à la disposition des décideurs concernés. C’est une expérience que nous faisons, et à notre avis, nos solutionneurs vont répondre à cet appel à l’aide”. Le texte dudit appel explique clairement que les solutionneurs conserveront la propriété de toute idée soumise, en leur demandant toutefois de “concéder à InnoCentive et aux intervenants de cette situation d’urgence une licence gratuite, perpétuelle et non exclusive d’exploitation des informations soumises en réponse à cet appel, expressément pour être utilisées dans le cadre de cette catastrophe pétrolière”.

Si vous avez une solution à proposer, consultez le site www.innocentive.com.

Le Magazine de l’OMPI vise à faciliter la compréhension de la propriété intellectuelle et de l’action de l’OMPI parmi le grand public et n’est pas un document officiel de l’OMPI. Les désignations employées et la présentation des données qui figurent dans cette publication n’impliquent de la part de l’OMPI aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires ou zones concernés ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites territoriales. Les opinions exprimées dans cette publication ne reflètent pas nécessairement celles des États membres ou du Secrétariat de l’OMPI. La mention d’entreprises particulières ou de produits de certains fabricants n’implique pas que l’OMPI les approuve ou les recommande de préférence à d’autres entreprises ou produits analogues qui ne sont pas mentionnés.