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Constitution de la Côte d'Ivoire (établie par la loi n° 2000-513 du 1er août 2000, Côte d'Ivoire

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Texte abrogé 
Détails Détails Année de version 2000 Dates Entrée en vigueur: 1 août 2000 Adopté/e: 24 juillet 2000 Type de texte Lois-cadres Sujet Divers Notes La Constitution ne contient pas de dispositions concernant les droits de propriété intellectuelle (les droits primaires, y compris les droits d'auteur, marques, brevets, droits de conception secrets industriels et commerciaux). Il y a cependant un certain nombre d'articles qui reconnaissent et garantissent la protection des valeurs nationales et les traditions culturelles, qui sont définis dans le Préambule et l'article 7 de la Constitution.
Par ailleurs, la Constitution garantit la protection de la propriété à l'article 15, qui stipule: "Nul ne peut être privé de sa propriété sauf à des fins publiques et sous la condition d'une juste et préalable indemnité."

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 Constitution of Côte d'Ivoire 2010

Adopted at the Referendum of 23 July 2000

PREAMBLE

The People of Côte d’Ivoire,

Conscious of their liberty and national identity, of their responsibility before history and humanity;

Conscious of their ethnic, cultural and religious diversity, and desirous to build one nation unified in solidarity and prosperous;

Convinced that union with respect for diversity assures economic progress and social well­ being;

Profoundly attached to constitutional legality and to democratic institutions;

Proclaims its adherence to the rights and freedoms as defined in the Universal Declaration of the Rights of Man of 1948 and in the African Charter of the Rights of Man and of Peoples of 1981;

Expressing its attachment to democratic values recognized to all, the free people, notably:

— The respect and the protection of fundamental freedoms, individual as well as collective,

— The separation and the equilibrium of powers,

— Transparency in the conduct of public affairs,

Committed to the promotion of regional and sub-regional integration, in view of the constitution of African Unity,

Gives freely and solemnly as the fundamental law this Constitution adopted by Referendum.

TITLE I OF THE FREEDOMS, OF THE RIGHTS, AND OF THE DUTIES

CHAPTER I OF THE FREEDOMS AND OF THE RIGHTS

Article 1

The State of Cote d’Ivoire recognizes the freedoms, the fundamental rights and duties provided [énoncer] in this Constitution and commits itself to take the legislative or regulatory measures to assure its effective application.

Article 2

The human person is sacred.

All human beings are born free and equal before the law. They enjoy the inalienable rights which are the right to life, to liberty, to the full realization of their personality and to the respect of their dignity. The rights of the human person are inviolable. The public authorities have the obligation to assure the respect, the protection and the promotion of them. Any punishment leading to the deprivation of human life is forbidden.

Article 3

Slavery, forced labor, inhuman and cruel, degrading and humiliating treatment, physical or moral torture, physical violence and mutilation and all forms of debasement of the human being, are forbidden and punished by the law.

Article 4

The domicile is inviolable. Infringements [atteintes] or restrictions can only be determined [apporter] by the law.

Article 5

The family constitutes the basic unit [cellule] of the society. The State assures its protection.

Article 6

The State assures the protection of children, the aged and the handicapped.

Article 7

Every human being has the right to the development and to the full realization of his personality in the material, intellectual and spiritual dimensions. The State assures to all citizens equal access to health, to education, to culture, to information, to professional formation and to employment. The State has the duty to safeguard and to promote the national values of civilization as well as the cultural traditions not contrary to the law and to good morals.

Article 8

The State and the Public Collectivities have the duty to see to the development of youth. They create the conditions favorable to its civic and moral education and assure it protection against moral exploitation and abandonment.

Article 9

The freedom of thought and expression, notably the freedom of conscience, of religious or philosophical opinion are guaranteed to all, under reserve of respect of the law, the rights of others, of the national security and of the public order.

Article 10

Each has the right to express and to freely disseminate their ideas. All propaganda having for its object or for its effect to make one social group prevail over another, or to encourage racial or religious hatred is forbidden.

Article 11

The freedoms of assembly and demonstration are guaranteed by the law.

Article 12

No Ivorian can be forced into exile. Any person persecuted for reason of his political, religious, [or] philosophical convictions, or of his ethnic identity can benefit from the right of asylum in the territory of the Republic of Cote d’Ivoire, under the condition of conforming to the laws of the Republic.

Article 13

The Political Parties and Groups form themselves and exercise their activities freely within the condition of respecting the laws of the Republic, the principles of national sovereignty and of democracy. They are equal in rights and subject to the same obligations. Political Parties or Groups created on regional, confessional, tribal, ethnic or racial bases, are forbidden.

Article 14

The Political Parties and Groups concur in the formation of the will of the people and in the expression of suffrage.

Article 15

The right of property is guaranteed to all. No one can be deprived of his property if it is not for [a] reason of public utility and under the condition of a just and previous indemnization.

Article 16

The right of every citizen to free enterprise is guaranteed within the limits provided by the law.

Article 17

Any person has the right to freely chose his profession or his employment. Access to public or private employment is equal for all. Any discrimination in the access to or exercise of employment, based on sex, [or on] political, religious or philosophical opinions, is prohibited.

Article 18

The syndical right and the right to strike are recognized to workers of the public and private sectors who exercise them within the limits determined by the law.

Article 19

The right to a healthy environment is recognized to all.

Article 20

Every person has the right to a free and equal access to Justice.

No one can be prosecuted, arrested, detained [gardé à vue] or charged, except by virtue of a

Article 21

law previously promulgated to the acts of which he is accused.

Article 22

No one can be arbitrarily detained.

Any accused is presumed innocent until his culpability has been established following a procedure offering to him the guaranties indispensable to his defense.

CHAPTER II OF THE DUTIES

Every person living in the national territory is held to respect the Constitution, the laws and

Article 23

the regulations of the Republic.

Article 24

The defense of the Nation and of the territorial integrity is a duty for every Ivorian. It is assured exclusively by the forces of defense and of national security within the conditions determined by the law.

Article 25

The public assets are inviolable. Every person is held to respect them and to protect them.

Article 26

Every citizen, invested with a public mandate or entrusted with a public employment or with a mission of public service, has the duty to accomplish it with conscience, loyalty and probity.

Article 27

The duty of acquitting onself of ones fiscal obligations, in conformity with the law, is imposed on all.

Article 28

The protection of the environment and the promotion of the quality of life are a duty for the community and for each physical or moral person.

TITLE II OF THE STATE AND OF SOVEREIGNTY

Article 29

The State of Côte d’Ivoire is an independent and sovereign Republic. The national emblem is the tricolor flag [of] orange, white [and] green in vertical bands and equal dimensions. The hymn of the Republic is l’Abidjanaise. The motto of the Republic is Union, Discipline, Work. The official language is French. The law establishes the conditions of promotion and of development of the national languages.

Article 30

The Republic of Côte d’Ivoire is one and indivisible, secular, democratic and social. The Republic assures to all equality before the law without distinction as to origin, race, sex or religion. It respects all beliefs. Its principle is government of the people, by the people and for the people.

Article 31

Sovereignty belongs to the people. No section of the people nor any individual can attribute to itself the exercise of it.

Article 32

The people exercise their sovereignty by way of referendum and by their elected representatives. The conditions of recourse to the referendum and of designation of the representatives of the people are determined by this Constitution and by an organic law. The Constitutional Council controls the regularity of the operations of the referendum and of the election of the representatives of the people. The organization and supervision of the referendum and of the elections is assured by an Independent Commission within the conditions provided by the law.

Article 33

Suffrage is universal, free, equal and secret. All Ivorian nationals of both sexes eighteen years old at least and possessing their civil and political rights, are electors within the conditions determined by the law.

TITLE III OF THE PRESIDENT OF THE REPUBLIC AND OF THE GOVERNMENT

Article 34

The President of the Republic is the Head of State. He embodies the national unity. He sees to the respect of the Constitution. He assures the continuity of the State. He is the guarantor of the national independence, of the territorial integrity, of the respect of international commitments.

Article 35

The President of the Republic is elected for five years by universal direct suffrage. He is only reeligible one time. The candidate to the presidential election must be forty years of age at least and sixty-five years at most. He must be Ivorian by birth, born of a father and of a mother themselves Ivorian by birth. He must never have renounced the Ivorian nationality. He must never have had [prévaloir] another nationality. He must have resided in Cote d’Ivoire continuously during the five years preceding the date of the elections and have totaled ten years of effective presence. The obligation of residence indicated in this article is not applicable to the members of diplomatic and consular representations and to the persons designated by the State to occupy a post or accomplish a mission abroad, to international functionaries and to political exiles. The candidate to the Presidency of the Republic must present a complete statement of his physical and mental well-being duly determined by a college of three physicians appointed by the Constitutional Council from a list proposed by the Council of the Order of Physicians. These three physicians must take an oath before the Constitutional Council. He must be of good morals and of grand probity. He must declare his assets and substantiate [en justifier] the origin of them.

Article 36

The election of the President of the Republic is acquired by an absolute majority of the suffrage expressed. If this is not obtained, it proceeds to a second round, fifteen days after the proclamation of the results of the first round. Only the two candidates having received the greatest number of votes in the first round can present themselves. The convocation of the electors is made by decree in the Council of Ministers. The first round of the ballot takes place in the course of the month of October of the fifth year of the mandate of the President of the Republic.

Article 37

If in the seven days preceding the deadline of the deposit of presentation of the candidatures, one of the persons having, less than thirty days before that date, announced publicly his decision to be a candidate, the Constitutional Council can decide on the postponement of the election. If before the first round, one of the candidates dies or finds himself incapacitated [empêché], the Constitutional Council declares the postponement of the election. In the case of death or of incapacity of one of the two candidates coming in ahead as a result of the first round, the Constitutional Council decides on the complete repetition of the electoral operations.

Article 38

In case of events or of grave circumstances, notably of affect to the integrity of the territory, or of natural catastrophes rendering impossible the normal holding of the elections or the proclamation of the results, the President of the Commission charged with the elections immediately seizes the Constitutional Council to the end of declaring [constatation] on this situation. The Constitutional Council decides within twenty-four hours, to stop or to continue the electoral operations or of suspending the proclamation of the results. The President of the Republic informs the Nation by a message. He remains in [his] functions. In the case where the Constitutional Council orders the stoppage of the electoral operations or decides on the suspension of the proclamation of the results, the Commission charged with the elections establishes and communicates daily [with] it on the state of the evolution of the situation. When the Constitutional Council establishes the cessation of these events or of these grave

circumstances, it establishes a new time period which cannot exceed thirty days for the proclamation of the results and ninety days for the holding of the elections.

Article 39

The powers of the President of the Republic in office expire at the date of the taking of office of the President-elect, which occurs at the taking of the oath. Within forty-eight hours of the definitive proclamation of the results, the President of the Republic-elect takes the oath before the Constitutional Council meeting in solemn audience. The wording [formule] of the oath is:

“Before the sovereign people of Cote d’Ivoire, I solemnly swear and on my honor to respect and faithfully defend the Constitution, to protect the Rights and Freedoms of the citizens, to conscientiously fulfill the duties entrusted to me in the superior interest of the Nation. May the people withdraw their confidence in me and may I be submitted to the rigor of the laws, if I betray my oath”.

Article 40

In case of vacancy of the Presidency of the Republic due to death, resignation, [or] absolute incapacity, the interim of the President of the Republic is assured by the President of the National Assembly, for a period of forty-five days to ninety days in the course of which it proceeds to the election of the new President of the Republic.

The absolute incapacity is declared without delay by the Constitutional Council seized [saisir] to this end by a request of the Government, approved by the majority of its members. The provisions of the first and 5th sentences of Article 38 are applied in the case of [an] interim. The President of the National Assembly, assuring the interim of the President of the Republic, cannot make use of Articles 41 paragraphs 2 and 4, 43, and 124 of the Constitution. In the case of death, of resignation, or of absolute incapacity of the President of the National Assembly, the vacancy of the Presidency of the Republic then occurring, the interim of the President of the Republic is assured, in the same conditions, by the First Vice President of the National Assembly.

Article 41

The President is the exclusive holder of the executive power. He appoints the Prime Minister, [the] Head of Government, who is responsible to him. He terminates his functions. The Prime Minister animates and coordinates the governmental action. On the proposal of the Prime Minister, the President of the Republic appoints the other members of the Government and determines their attributions. He terminates their functions under the same conditions.

Article 42

The President of the Republic has the initiative of laws concurrently with the members of the National Assembly. He assures the promulgation of the laws within the fifteen days which follow the transmittal which is made of them to him by the President of the National Assembly. This time period is reduced to five days in case of urgency. A law not promulgated by the President of the Republic until the expiration of the time period specified in this Article is declared effective [exécutoire] by the Constitutional Council seized by the President of the National Assembly, if it conforms to the Constitution. The President of the Republic can,

before the expiration of this time period, demand of the National Assembly a second deliberation of the law or of certain of its articles. This second deliberation cannot be refused. He can equally, within the same time period, demand and obtain of right that this deliberation can only take place at the time of the ordinary session following the session during which the text was adopted in [its] first reading. The vote for this second deliberation is acquired by the majority of two-thirds of the members present of the National Assembly.

Article 43

The President of the Republic, after consultation with the Bureau of the National Assembly, can submit to referendum any text or any question which appears to him should require the direct consultation of the people. When the referendum has concluded with the adoption of the text, the President of the Republic promulgates it within the time period specified in the preceding article.

Article 44

The President of the Republic assures the execution of the laws and the decisions of justice. He makes the regulations applicable on the whole of the territory of the Republic.

Article 45

The President of the Republic accredits the ambassadors and the envoys extraordinary to foreign powers; the ambassadors and the envoys extraordinary of foreign powers are accredited to him.

Article 46

The President of the Republic is the Head of the Administration. He appoints the civil and military officers [emplois].

Article 47

The President of the Republic is the Supreme Head of the Armies. He presides over the Superior Council of Defense.

Article 48

Whenever the Institutions of the Republic, the independence of the Nation, the integrity of its territory or the execution of its international commitments are threatened in a grave and immediate manner, and that the regular functioning of the constitutional public powers is interrupted, the President of the Republic takes the exceptional measures required by those circumstances after [the] obligatory consultation of the President of the National Assembly and of that of the Constitutional Council. He informs the Nation by a message. The National Assembly meets of right.

Article 49

The President of the Republic has the right of pardon.

Article 50

The President of the Republic determines and conducts the policy of the Nation.

Article 51

The President of the Republic presides over the Council of Ministers. The Council of Ministers deliberates obligatorily:

— on the decisions determining the general policy of the State;

— on the bills of law, of the ordinances and of the regulatory decrees;

— on the nominations to the superior offices [emplois] of the State, the listing of which is established by the law.

Article 52

The bills of law, of ordinance and of regulatory decree can be submitted to the Constitutional Council for advice, before being examined in the Council of Ministers.

Article 53

The President of the Republic can, by decree, delegate certain of his powers to the members of the Government. The Prime Minister substitutes the President of the Republic when he is absent from the national territory. In this case, the President of the Republic can, by decree, delegate to him the presidency of the Council of Ministers, on a precise agenda. The President of the Republic can delegate, by decree, certain of his powers to the Prime Minister or to a member of the Government who assures the interim of this. This delegation of powers must be limited in its time and concern [porter] a precise matter or object.

Article 54

The functions of the President of the Republic are incompatible with the exercise of any parliamentary mandate, any public employment, of any professional activity and of any directive function of a Political Party.

Article 55

When he enters into his functions and at the end of them, the President of the Republic is held to produce an authentic declaration of his patrimony before the Court of Accounts. During the exercise of his functions, the President of the Republic can neither, by himself, nor through an intermediate person, acquire or rent anything which belongs to the domain of the State and of the Public Collectivities, without the previous authorization of the Court of Accounts within the conditions established by the law. The President of the Republic cannot solicit [offers] for the transactions [marchés] of the State and of the Public Collectivities.

Article 56

The functions of a member of the Government are incompatible with the exercise of any [public] office and of any professional activity. A parliamentarian appointed [as a] member of the Government cannot sit in the National Assembly, for the duration of his ministerial functions. The provisions of sentences 2 and 3 of the preceding article are applicable to the members of the Government during the term of their functions.

The President of the Republic communicates with the National Assembly, either directly or by the messages that he has read by the President of the National Assembly. These communications do not give rise to any debate.

TITLE III OF PARLIAMENT

Article 58

The Parliament is composed of one sole chamber called the National Assembly having members carrying the title of Deputy. The Deputies are elected by universal direct suffrage.

Article 59

The term of each legislature is five years.

The parliamentary mandate is renewable.

The powers of the National Assembly expire at the end of the second ordinary session of the last year of its mandate. The elections to take place twenty days at least and fifty days at most before the expiration of the powers of the National Assembly. The law establishes the number of members of the National Assembly, the conditions of eligibility, the regime of ineligibilities and incompatibilities, the modalities of the ballot, the conditions within which it is necessary to organize new elections in the case of vacancy of seats of Deputies.

Article 60

The Constitutional Council decides on the eligibility of the candidates, [and] the regularity and the validity of the elections of the Deputies to the National Assembly.

Article 61

The National Assembly votes the law and authorizes tax.

Article 62

Each year, the Parliament meets of right in two ordinary sessions. The first session begins the last Wednesday of April[;] its duration cannot exceed three months. The second session begins the first Wednesday of October and ends the third Friday of December.

Article 63

The National Assembly is convoked in extraordinary session by its President on a fixed agenda, at the demand of the President of the Republic or of that of the absolute majority of the Deputies. The extraordinary sessions are closed as soon as the agenda is exhausted.

Article 64

The integral account of the debates is published in the Journal Officiel of the debates. The National Assembly can sit in secret committee at the demand of the President of the Republic or of one-third of the Deputies.

Article 65

The President of the National Assembly is elected for the duration of the legislature. The President of the National Assembly and the First Vice President are subject to the same conditions of eligibility as the President of the Republic.

Article 66

Every Deputy is the representative of the entire Nation. Any imperative mandate is null. The right to vote of the Deputies is personal. However, the delegation of the vote is permitted when a Deputy is absent for reason of sickness, of execution of a mandate or of a mission conferred on him by the Government or the National Assembly or in order to fulfill his military obligations or for any other justified reason. No one may receive, for one ballot, more than one delegation of [the] vote.

Article 67

No Deputy can be prosecuted, investigated, arrested, detained or judged on the occasion of his opinions or of the votes made by him in the exercise of his functions.

Article 68

During the term of the sessions, no member of Parliament can be prosecuted or arrested in a criminal or correctional matter without the authorization of the National Assembly, except in a case of flagrante delicto. No Deputy can, out of session, be arrested without the authorization of the Bureau of the National Assembly except in cases of flagrant delicto, authorized prosecutions or definitive condemnations. The detention or the prosecution of a member of Parliament is suspended if the National Assembly requires it.

Article 69

The Deputies receive an indemnity, the amount of which is established by a law.

Article 70

The National Assembly establishes its rules. Before their entry into force, the rules and their subsequent modifications are submitted to the Constitutional Council which declares on their conformity with the Constitution. The Constitutional Council decides within a time period of fifteen days.

TITLE V OF THE RELATIONS BETWEEN THE EXECUTIVE POWER AND THE LEGISLATIVE POWER

Article 71

The National Assembly holds the legislative power. It alone votes the law. The law establishes the rules concerning:

— citizenship, the civic rights and the fundamental guarantees granted to the citizens for the exercise of the public liberties;

— nationality, the state and the capacity of persons, the matrimonial regimes, inheritance and gifts;

— the procedure according to which customs will be established and harmonized with the fundamental principles of the Constitution;

— the determination of crimes and misdemeanors as well as the penalties which are applicable to them, the penal procedure, [and] amnesty;

— the organization of judicial and administrative tribunals and the procedure to be followed before these Jurisdictions;

— the Statute of the magistrates, of the ministerial officers and of the auxiliaries of Justice;

— the General Statute of the Public Function;

— the Statute of the Prefectoral Corps;

— the Statute of the Diplomatic Corps;

— the Statute of the personnel of the Local Collectivities;

— the Statute of the Military Function;

— the Statute of personnel of the National Police;

— the bases, rate and modalities of collection of taxes of all kinds;

— the regime of the issuance of currency;

— the electoral regime of the National Assembly and of the Local Assemblies;

— the creation of categories of Public Establishments;

— the state of siege and the state of urgency.

The law determines the fundamental principles:

— of the general organization of the Administration;

— of Education and of Scientific Research;

— of the organization of the National Defense;

— of the regime of property, property rights, and civil and commercial obligations;

— of the right to work, of the syndical right and of the Social Institutions;

— of the alienation and of the management of the domain of the State;

— of the transfer of enterprises of the public sector to the private sector;

— of mutual insurance companies and savings;

— of the protection of the environment;

— of the organization of production;

— of the Statute of the Political Parties;

— of the regime of transport and of telecommunications.

The Laws of Finance determine the revenues and expenditures of the State. The program laws establish the objectives of the economic and social action of the State. The organic laws are those which have for their object the direction [de regir] of the different Institutions, structures and systems specified or qualified as such by the Constitution. The laws to which the Constitution confers the character of organic laws are voted and modified within the following conditions:

The bill or the proposal is only presented to the deliberation and to the vote of the National Assembly at the expiration of a time period of fifteen days after its deposit.

The text can only be adopted by the National Assembly with the majority of 2/3 of its members. The organic laws can only be promulgated after the declaration by the Constitutional Council of their conformity with the Constitution.

Article 72

The matters other than those which are of the domain of the law belong to the regulatory domain. The texts of legislative form intervening in these matters before the entry into force of this Constitution, can be modified by decree taken after the advice of the Constitutional Council.

Article 73

The declaration of war is authorized by the National Assembly.

Article 74

The state of siege is decreed in the Council of Ministers. The National Assembly then meets of right if it is not in session.

The extension of the state of siege beyond fifteen days can only be authorized by the National Assembly, by the simple majority of the Deputies.

Article 75

The President of the Republic can, for the execution of his program, demand of the National Assembly, the authorization to take by ordinance, for a limited time, the measures which are normally of the domain of the law. The ordinances are taken in the Council of Ministers after the possible advice [avis éventuel] of the Constitutional Council. They enter into force on their publication but, become lapsed if the bill of law of ratification is not deposited before the Parliament prior to the date established by the enabling law. After the expiration of the time limit mentioned in the first paragraph of this article, the ordinances can only be further modified by the law in their provisions which are of the legislative domain.

Article 76

The proposals and amendments which are not of the domain of the law are irreceivable. The irreceivability is declared by the President of the National Assembly. In the case of dispute, the Constitutional Council, seized [saisir] by the President of the Republic, or by one-quarter at least of the Deputies, decides in a time period of fifteen days counting from its seizing.

Article 77

The laws can, before their promulgation, be deferred to the Constitutional Council by the President of the National Assembly or by one-tenth at least of the Deputies or by the parliamentary groups. The associations of the defense of the Rights of Man legally constituted can equally defer to the Constitutional Council the laws concerning the public freedoms. The Constitutional Council decides in a time period of fifteen days counting from its seizing.

Article 78

The Deputies have the right of amendment. The proposals and amendments deposited by the members of the National Assembly are not receivable when their adoption would have as a consequence either a reduction of the public resources, or the creation or aggravation of a public debt, unless they would be accompanied by a proposal of augmentation of receipts or of equivalent economies.

Article 79

The National Assembly votes the bill of the Law of Finance within the conditions determined by law.

Article 80

The National Assembly is seized [saisir] with the bill of the Law of Finance from the opening of the October session. The bill of the Law of Finance must provide the receipts necessary for the integral covering of expenses. The National Assembly votes the balanced budget. If the

National Assembly has not decided within a time period of seventy days, the bill of law can be put into force by ordinance. The President of the Republic seizes, for [the] ratification, the National Assembly convoked in extraordinary session, within a time limit of fifteen days. If the National Assembly has not voted the budget by the end of this extraordinary session, the budget is definitively established by ordinance. If the bill of the Law of Finance has not been deposited in a timely way to be promulgated before the beginning of the exercise, the President of the Republic demands [of] the National Assembly by urgency, the authorization to repeat the budget of the previous year by provisional twelfths.

Article 81

The National Assembly regulates the accounts of the Nation according to the modalities specified by the Law of Finance. The bill of the law of regulation must be deposited with the Bureau of the National Assembly one year at the latest after the execution of the budget.

Article 82

The means of information of the National Assembly concerning the governmental action are the oral question, the written question, [and] the commission of inquiry. During the term of the ordinary session, one meeting per month is reserved by priority to the questions of the Deputies and to the responses of the President of the Republic. The President of the Republic can delegate to the Head of Government and to the ministers the power to respond to the questions of the Deputies. In the circumstance, the National Assembly can take a resolution to make recommendations to the Government.

Article 83

The members of the Government have access to the commissions of the National Assembly. They are heard at the demand of the commissions. They can be assisted by the commissioners of the Government.

TITLE V OF TREATIES AND INTERNATIONAL AGREEMENTS

Article 84

The President of the Republic negotiates and ratifies the treaties and international agreements.

Article 85

The peace Treaties, the Treaties and Agreements concerning international organization, [and] those that modify the internal laws of the State can only be ratified after passage of a law.

Article 86

If the Constitutional Council seized [saisir] by the President of the Republic, or by the President of the National Assembly, or by one-quarter at least of the Deputies, has declared that an international obligation includes a clause contrary to the Constitution, the authorization to ratify it can take place only after revision of the Constitution.

Article 87

The Treaties or Agreements regularly ratified have, on their publication, an authority superior to that of the laws, provided, for each Treaty or Agreement, that it is applied by the other party.

TITLE VII OF THE CONSTITUTIONAL COUNCIL

Article 88

The Constitutional Council is [the] judge of the constitutionality of the law. It is the regulating organ of the functioning of the public powers.

Article 89

The Constitutional Council is composed:

— of a President;

— of the former [anciens] Presidents of the Republic, except [on] express renunciation on their part;

— of six councillors[,] of which three are designated by the President of the Republic and three by the President of the National Assembly.

The Constitutional Council is renewed by halves every three years.

Article 90

The President of the Constitutional Council is appointed by the President of the Republic for a term of six years, non-renewable, from among persons recognized for their competence in juridical or administrative matters. Before his entry into his functions, he takes an oath before the President of the Republic in these terms:

“I swear to well and faithfully fulfill my function, to exercise it with all independence and in all impartiality with respect of the Constitution, to maintain [garder] the secrecy of the deliberations and of the votes, the same after the cessation of my functions, to take no public position in the political, economic or social domains, to give no consultations of private character [titre] on the issues relevant to the competence of the Constitutional Council.”

Article 91

The Councillors are appointed for a non-renewable term of six years by the President of the Republic from among persons recognized for their competence in juridical or administrative matters. Before entry into their functions, they take an oath before the President of the Constitutional Council, in these terms:

“I swear to well and faithfully fulfill my functions, to exercise them in all impartiality with respect of the Constitution and to maintain [garder] the secrecy of the deliberations and of the votes, the same after the cessation of my functions.”

The first Constitutional Council comprehends:

— three councillors of which two are designated by the President of the National Assembly, appointed for three years by the President of the Republic;

— three councillors of which one is designated by the President of the National Assembly, appointed for six years by the President of the Republic.

Article 92

The functions of members of the Constitutional Council are incompatible with the exercise of any political function, of any public or elective office and of any professional activity. In case of death, resignation or absolute incapacity for whatever cause that may be, the President and the councillors are replaced within a time period of eight days for the term of the functions remaining to be served [courrir].

Article 93

No member of the Constitutional Council can be, during the term of his mandate, prosecuted, arrested, detained or judged in [a] criminal or correctional matter without the authorization of the Council.

Article 94

The Constitutional Council controls the regularity of the operations of the referendum and proclaims the results. The Council decides [statuer] on:

— the eligibility of the candidates to the presidential and legislative elections;

— the disputes concerning the election of the President of the Republic and of the Deputies.

The Constitutional Council proclaims the definitive results of the presidential elections.

Article 95

The international commitments specified in Article 84 before their ratification, the organic laws before their promulgation, [and] the regulations of the National Assembly before their entry into application, must be deferred by the President of the Republic or by the President of the National Assembly to the Constitutional Council which pronounces on their conformity with the Constitution. To the same ends, the laws, before their promulgation, can be deferred to the Constitutional Council by the President of the Republic, the President of the National Assembly, any parliamentary group or 1/10 of the members of the National Assembly. The seizing of the Constitutional Council suspends the time period of promulgation.

Article 96

Any pleader [plaideur] can raise the exception of unconstitutionality of a law before any jurisdiction. The conditions for seizing the Constitutional Council are determined by law.

Article 97

The Bills or proposals of law and the Bills of ordinances can be submitted for [the] advice of the Constitutional Council.

Article 98

The decisions of he Constitutional Council are not susceptible to any recourse. The [are] imposed on the public powers, on every administrative, jurisdictional, [and] military authority and on every physical and moral person.

Article 99

A provision declared contrary to the Constitution cannot be promulgated or put into application.

Article 100

The organic law determines the rules and organization and functioning of the Constitutional Council, the procedure and the time periods in which it has to decide.

TITLE VIII OF THE JUDICIAL POWER

Article 101

The judicial power is independent of the executive power and of the legislative power.

Article 102

Justice is rendered on the whole extent of the national territory in the name of the people, by the Supreme Jurisdictions: Court of Cassation, Council of State, Court of Accounts, and by the Courts of Appeal and the tribunals. The organic laws establish the composition, the organization and the functioning of these jurisdictions.

Article 103

The magistrates are only submitted, in the exercise of their functions, to the authority of the law. The magistrates of the Bench [Sièges] are irremovable.

Article 104

The President of the Republic is the guarantor of the independence of the magistrature. He presides over the Superior Council of the Magistrature.

Article 105

The Superior Council of the Magistrature comprehends:

— The President of the Court of Cassation, Vice President of right;

— The President of the Council of State;

— The President of the Court of Accounts;

— The Procurator General before the Court of Cassation;

— Six persons from outside of the Magistrature of which three principals [titulaires] and three substitutes are appointed in equal number by the President of the Republic and the President of the National Assembly;

— Three magistrates of the Bench of which two principals and one substitute[,] and three magistrates of the Office of the Public Prosecutor [Parquet] of which two principals and one substitute, are designated by their peers. These magistrates cannot sit [if] they are affected [concerner] by the deliberations of the Council.

Article 106

The Superior Council of the Magistrature meets on [the] convocation and under the presidency of the Presidency of the Republic to examine any issues concerning the independence of the Magistrature. Under the presidency of its Vice President, the Superior Council of the Magistrature:

— Makes proposals for the appointment of the magistrates of the Supreme Jurisdictions, of the first presidents of the Courts of Appeal and of the presidents of the tribunals of first instance;

— gives its advice concerning the appointment and promotion of the magistrates of the Bench;

— decides as [a] council of discipline of the magistrates of the Bench and of the Office of the Public Prosecutor.

Article 107

An organic law determines the conditions of application of the provisions concerning the Superior Council of the Magistrature.

TITLE IX OF THE HIGH COURT OF JUSTICE

Article 108

The High Court is composed of Deputies that the National Assembly elects from within, at the first session of the legislature. It is presided over the by the President of the Court of Cassation. An organic law establishes the number of its members, its attributions and the rules of its functioning as well as the procedure to be followed before it.

Article 109

The President of the Republic is not responsible for acts accomplished in the exercise of his functions and can only be brought before the High Court of Justice in the case of high treason.

Article 110

The High Court is competent to judge the members of the Government by reason of acts classified [as] crimes or misdemeanors committed in the exercise of their functions.

Article 111

The impeachment of the President of the Republic and of the members of the Government is voted in secret ballot, by the National Assembly with a majority of 2/3 for the President of the Republic, and with an absolute majority for the members of the Government.

Article 112

The High Court of Justice is bound by the definition of the crimes and misdemeanors and by the determination of the resultant penalties of the penal laws in force at the time of the acts accounted for in the prosecution.

TITLE X OF THE ECONOMIC AND SOCIAL COUNCIL

Article 113

The Economic and Social Council gives its advice on the bills of law, of ordinance or of decree as well as on proposals of law which are submitted to it. The bills of program law of an economic and social character are submitted to it for advice. The President of the Republic can consult the Economic and Social Council on any problem of an economic and social character.

Article 114

The composition of the Economic and Social Council and the rules of its functioning are established by an organic law.

TITLE XI THE MEDIATOR [MEDIATEUR] OF THE REPUBLIC

Article 115

An organ of mediation denominated “the Mediator of the Republic” is instituted. The Mediator of the Republic is an independent administrative authority, invested with a mission of public service. It receives instructions from no authority.

Article 116

The Mediator of the Republic is appointed by the President of the Republic, for a non­ renewable mandate of six years, after the advice of the President of the National Assembly. He can be terminated in his functions, before the expiration of this time period, in case of incapacity declared by the Constitutional Council seized by the President of the Republic.

Article 117

The Mediator of the Republic cannot be prosecuted, arrested, detained or judged because of the opinions or acts emitted by him in the exercise of his functions. The functions of he Mediator of the Republic are incompatible with the exercise of any political function, of any public office and of any professional activity.

Article 118

The attributions, the organization and the functioning of the Mediator of the Republic are established by an organic law.

TITLE XII OF THE TERRITORIAL COLLECTIVITIES

Article 119

The law determines the fundamental principles of the free administration of the territorial collectivities, of their competences and their resources.

Article 120

The Territorial Collectivities are the regions and the communes.

Article 121

The other territorial collectivities are created and suppressed by the Law.

TITLE XI OF THE ASSOCIATION AND OF THE COOPERATION BETWEEN THE STATES

Article 122

The Republic of Côte d’Ivoire may conclude agreements of association with other States. It accepts to create with these States the intergovernmental organisms of common management, of coordination, and of free cooperation.

Article 123

The Organizations specified in the previous article can have, notably, for [their] object:

— the harmonization of monetary, economic and financial policy;

— the establishment of customs unions;

— the creation of funds of solidarity;

— the harmonization of plans of development;

— the harmonization of foreign policy;

— the pooling [mise en commun] of appropriate means to assure the national defense;

— the coordination of the judicial organization;

— the cooperation in matters of security and of protection of persons and of property;

— the cooperation in matters of Superior Education and of Research;

— the cooperation in matters of Health;

— the harmonization of rules concerning the Statute of the Public Function and the right to work;

— the coordination of transport, of communications and of telecommunications;

— cooperation in matters of protection of the environment and of management of natural resources.

TITLE XIV OF REVISION

Article 124

The initiative of the revision of the Constitution belongs concurrently to the President of the Republic and to the members of the National Assembly.

Article 125

To be taken into consideration, the bill or the proposal of revision must be voted by the National Assembly with the majority of 2/3 of its members effectively in [their] functions.

Article 126

The revision of the Constitution is only definitive after having been approved by referendum with the absolute majority of the suffrage expressed. It is obligatory to submit to referendum the bill or the proposal of revision having for its object the election of the President of the Republic, the exercise of the presidential mandate, the vacancy of the Presidency of the Republic and the procedure of revision of this Constitution. The bill or the proposal of revision is not presented to the referendum in all the other matters when the President of the Republic decides to submit it to the National Assembly. In this case, the bill or proposal of revision is only adopted if a majority of 4/5 of the members of the National Assembly effectively in [their] functions, meet. The text concerning constitutional revision, [which has been] approved, by referendum or by parliamentary vote, is promulgated by the President of the Republic.

Article 127

No procedure of revision can be undertaken or pursued if it carries affects to the integrity of the territory. The republican form and the secular [form] of the State cannot be made the object of a revision.

TITLE XV TRANSITORY AND FINAL PROVISIONS

Article 128

This Constitution enters into force from the day of its promulgation.

Article 129

The President of the Republic-elect enters into [his] functions, and the National Assembly meets within a time period of six months counted from this promulgation. Until the President of the Republic-elect enters into [his] functions, the President of the Republic in exercise and the Government of transition take the measures necessary for the functioning of the public powers, for the life of the Nation, for the protection of persons and of property and to safeguard the freedoms. However, the President of the Republic assuming the transition cannot, in any fashion and in whatever form that may be, modify the Constitution, the Electoral Code, the law concerning the Political Parties and Groups and the law establishing the regime of associations and of the press.

Article 130

Until the implementation of the other Institutions, the Institutions established continue to exercise their functions and attributions conforming to the laws and regulations in force.

Article 131

For the elections of the year 2000, the Supreme Court exercises the functions of control and of verification devolved by this Constitution to the Constitutional Council within the conditions established by law, and receives, in solemn audience, the oath of the President of the Republic.

Article 132

Civil and penal immunity is granted to the members of the National Committee of Public Salvation (C.N.S.P.) and to all of the authors of the events having brought about the change of regime [which] intervened [on] 24 December 1999.

Article 133

The legislation presently in force in Côte d’Ivoire remains applicable, save [with] the intervention of new texts, if it contains nothing contrary to this Constitution.

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 Loi N° 2000-513 du 1er Août 2000 portant Constitution de la Côte d'Ivoire

LOI N° 2000-513 DU 1ER AOUT 2000 PORTANT CONSTITUTION DE LA COTE D'IVOIRE

PREAMBULE

LE PEUPLE DE COTE D’IVOIRE

Conscient de sa liberté et de son identité nationale, de sa responsabilité devant l’histoire et l’humanité ;

Conscient de sa diversité ethnique, culturelle et religieuse, et désireux de bâtir une nation unie, solidaire et prospère ;

Convaincu que l’union dans le respect de cette diversité assure le progrès économique et le bien-être social ;

Profondément attaché à la légalité constitutionnelle et aux institutions démocratiques, à la dignité de la personne humaine, aux valeurs culturelles et spirituelles ;

Proclame son adhésion aux droits et libertés tels que définis dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 et dans la Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples de 1981 ;

Exprime son attachement aux valeurs démocratiques reconnues à tous les peuples libres, notamment :

Le respect et la protection des libertés fondamentales tant individuelles que collectives,

La séparation et l’équilibre des pouvoirs,

La transparence dans la conduite des affaires publiques,

S’engage à promouvoir l’intégration régionale et sous régionale, en vue de la construction de l’Unité Africaine,

Se donne librement et solennellement comme loi fondamentale la présente Constitution adoptée par Référendum.

TITRE I - DES LIBERTES, DES DROITS ET DES DEVOIRS

CHAPITRE PREMIER - DES LIBERTES ET DES DROITS

ARTICLE PREMIER

L’Etat de Côte d’Ivoire reconnaît les libertés, les droits et devoirs fondamentaux énoncés dans la présente Constitution et s’engage à prendre des mesures législatives ou réglementaires pour en assurer l’application effective.

ARTICLE 2

2

La personne humaine est sacrée.

Tous les êtres humains naissent libres et égaux devant la loi. Ils jouissent des droits inaliénables que sont le droit à la vie, à la liberté, à l’épanouissement de leur personnalité et au respect de leur dignité.

Les droits de la personne humaine sont inviolables. Les Autorités publiques ont l’obligation d’en assurer le respect, la protection et la promotion.

Toute sanction tendant à la privation de la vie humaine est interdite.

ARTICLE 3

Sont interdits et punis par la loi, l’esclavage, le travail forcé, les traitements inhumains et cruels, dégradants et humiliants, la torture physique ou morale, les violences physiques et les mutilations et toutes les formes d’avilissement de l’être humain.

ARTICLE 4

Le domicile est inviolable. Les atteintes ou restrictions ne peuvent y être apportées que par la loi.

ARTICLE 5

La famille constitue la cellule de base de la société. L’Etat assure sa protection.

ARTICLE 6

L’Etat assure la protection des enfants, des personnes âgées et des personnes handicapées.

ARTICLE 7

Tout être humain a droit au développement et au plein épanouissement de sa personnalité dans ses dimensions matérielle, intellectuelle et spirituelle.

L’Etat assure à tous les citoyens l’égal accès à la santé, à l’éducation, à la culture, à l’information, à la formation professionnelle et à l’emploi.

L’Etat a le devoir de sauvegarder et de promouvoir les valeurs nationales de civilisation ainsi que les traditions culturelles non contraires à la loi et aux bonnes mœurs.

ARTICLE 8

L’Etat et les collectivités publiques ont le devoir de veiller au développement de la jeunesse. Ils créent les conditions favorables à son éducation civique et morale et lui assurent la protection contre l’exploitation et l’abandon moral.

ARTICLE 9

La liberté de pensée et d’expression, notamment la liberté de conscience, d’opinion religieuse ou philosophique sont garanties à tous, sous la réserve du respect de la loi, des

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droits d’autrui, de la sécurité nationale et de l’ordre public.

ARTICLE 10

Chacun a le droit d’exprimer et de diffuser librement ses idées.

Toute propagande ayant pour but ou pour effet de faire prévaloir un groupe social sur un autre, ou d’encourager la haine raciale ou religieuse est interdite.

ARTICLE 11

Les libertés de réunion et de manifestation sont garanties par la loi.

ARTICLE 12

Aucun ivoirien ne peut être contraint à l’exil.

Toute personne persécutée en raison de ses convictions politiques, religieuses, philosophiques, ou de son appartenance ethnique peut bénéficier du droit d’asile sur le territoire de la République de Côte d’Ivoire, sous la condition de se conformer aux lois de la République.

ARTICLE 13

Les partis et groupements politiques se forment et exercent leurs activités librement sous la condition de respecter les lois de la République, les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie. Ils sont égaux en droits et soumis aux mêmes obligations.

Sont interdits les partis ou groupements politiques créés sur des bases régionales, confessionnelles, tribales, ethniques ou raciales.

ARTICLE 14

Les partis et groupements politiques concourent à la formation de la volonté du peuple et à l’expression du suffrage.

ARTICLE 15

Le droit de propriété est garanti à tous.

Nul ne doit être privé de sa propriété si ce n’est pour cause d’utilité publique et sous la condition d’une juste et préalable indemnisation.

ARTICLE 16

Le droit de tout citoyen à la libre entreprise est garanti dans les limites prévues par la loi.

ARTICLE 17

Toute personne a le droit de choisir librement sa profession ou son emploi.

L’accès aux emplois publics ou privés est égal pour tous.

4

Est prohibée toute discrimination dans l’accès ou l’exercice des emplois, fondée sur le sexe, les opinions politiques, religieuses ou philosophiques.

ARTICLE 18

Le droit syndical et le droit de grève sont reconnus aux travailleurs des secteurs public et privé qui les exercent dans les limites déterminées par la loi.

ARTICLE 19

Le droit à un environnement sain est reconnu à tous.

ARTICLE 20

Toute personne a droit à un libre et égal accès à la justice.

ARTICLE 21

Nul ne peut être poursuivi, arrêté, gardé à vue ou inculpé, qu’en vertu d’une loi promulguée antérieurement aux faits qui lui sont reprochés.

ARTICLE 22

Nul ne peut être arbitrairement détenu.

Tout prévenu est présumé innocent jusqu’à ce que sa culpabilité ait été établie à la suite d’une procédure lui offrant les garanties indispensables à sa défense.

CHAPITRE 2 - DES DEVOIRS

ARTICLE 23

Toute personne vivant sur le territoire national est tenue de respecter la Constitution, les lois et les règlements de la République.

ARTICLE 24

La défense de la Nation et de l’intégrité du territoire est un devoir pour tout Ivoirien.

Elle est assurée exclusivement par des forces de défense et de sécurité nationales dans les conditions déterminées par la loi.

ARTICLE 25

Les biens publics sont inviolables. Toute personne est tenue de les respecter et de les protéger.

ARTICLE 26

Tout citoyen, investi d’un mandat public ou chargé d’un emploi public ou d’une mission de service public, a le devoir de l’accomplir avec conscience, loyauté et probité.

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ARTICLE 27

Le devoir de s’acquitter de ses obligations fiscales, conformément à la loi, s’impose à tous.

ARTICLE 28

La protection de l’environnement et la promotion de la qualité de la vie sont un devoir pour la communauté et pour chaque personne physique ou morale.

TITRE II - DE L’ETAT ET DE LA SOUVERAINETE

ARTICLE 29

L’Etat de Côte d’Ivoire est une République indépendante et souveraine.

L’emblème national est le drapeau tricolore orange, blanc, vert, en bandes verticales et d’égales dimensions.

L’hymne de la République est l’Abidjanaise.

La devise de la République est : Union, Discipline, Travail.

La langue officielle est le français.

La loi fixe les conditions de promotion et de développement des langues nationales.

ARTICLE 30

La République de Côte d’Ivoire est une et indivisible, laïque, démocratique et sociale.

Elle assure à tous l’égalité devant la loi, sans distinction d’origine, de race, d’ethnie, de sexe et de religion. Elle respecte toutes les croyances.

Son principe est le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple.

ARTICLE 31

La souveraineté appartient au peuple.

Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice.

ARTICLE 32

Le peuple exerce sa souveraineté par la voie du référendum et par ses représentants élus.

Les conditions du recours au référendum et de désignation des représentants du peuple sont déterminées par la présente Constitution et par une loi organique.

Le Conseil Constitutionnel contrôle la régularité des opérations du référendum et de

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l’élection des représentants du peuple.

L’organisation et la supervision du référendum et des élections sont assurées par une Commission indépendante dans les conditions prévues par la loi.

ARTICLE 33

Le suffrage est universel, libre, égal et secret.

Sont électeurs dans les conditions déterminées par la loi, tous les nationaux ivoiriens des deux sexes âgés d’au moins dix-huit ans et jouissant de leurs droits civiques et politiques.

TITRE III - DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE ET DU GOUVERNEMENT

ARTICLE 34

Le Président de la République est le Chef de l’Etat. Il incarne l’unité nationale. Il veille au respect de la Constitution. Il assure la continuité de l’Etat. Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, du respect des engagements internationaux.

ARTICLE 35

Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Il n’est rééligible qu’une fois.

Le candidat à l’élection présidentielle doit être âgé de quarante ans au moins et de soixante quinze ans au plus.

Il doit être ivoirien d’origine, né de père et de mère eux-mêmes Ivoiriens d’origine.

Il doit n’avoir jamais renoncé à la nationalité ivoirienne Il ne doit s’être jamais prévalu d’une autre nationalité.

Il doit avoir résidé en Côte d’Ivoire de façon continue pendant cinq années précédant la date des élections et avoir totalisé dix ans de présence effective.

L’obligation de résidence indiquée au présent article ne s’applique pas aux membres des représentations diplomatiques et consulaires, aux personnes désignées par l’Etat pour occuper un poste ou accomplir une mission à l’étranger, aux fonctionnaires internationaux et aux exilés politiques.

Le candidat à la Présidence de la République doit présenter un état complet de bien-être physique et mental dûment constaté par un collège de trois médecins désignés par le Conseil Constitutionnel sur une liste proposée par le Conseil de l’Ordre des Médecins. Ces trois médecins doivent prêter serment devant le Conseil Constitutionnel.

Il doit être de bonne moralité et d’une grande probité. Il doit déclarer son patrimoine et en justifier l’origine.

ARTICLE 36

7

L’élection du Président de la République est acquise à la majorité absolue des suffrages exprimés.

Si celle-ci n’est pas obtenue, il est procédé à un second tour, quinze jours après la proclamation des résultats du premier tour. Seuls peuvent s’y présenter les deux candidats ayant recueilli le plus grand nombre de suffrages au premier tour.

La convocation des électeurs est faite par décret en conseil des Ministres.

Le premier tour du scrutin a lieu dans le courant du mois d’octobre de la cinquième année du mandat du Président de la République.

ARTICLE 37

Si, dans les sept jours précédant la date limite du dépôt des candidatures, une des personnes ayant, moins de trente jours avant cette date, annoncé publiquement sa décision d’être candidate, décède ou se trouve empêchée, le Conseil Constitutionnel peut décider du report de l’élection.

Si avant le premier tour, un des candidats décède ou se trouve empêché, le Conseil Constitutionnel prononce le report de l’élection.

En cas de décès ou d’empêchement de l’un des deux candidats arrivés en tête à l’issue du premier tour, le Conseil Constitutionnel décide de la reprise de l’ensemble des opérations électorales.

ARTICLE 38

En cas d’événements ou de circonstances graves, notamment d’atteinte à l’intégrité du territoire, ou de catastrophes naturelles rendant impossible le déroulement normal des élections ou la proclamation des résultats, le Président de la Commission chargée des élections saisit immédiatement le Conseil Constitutionnel aux fins de constatation de cette situation.

Le Conseil Constitutionnel décide dans les vingt-quatre heures, de l’arrêt ou de la poursuite des opérations électorales ou de suspendre la proclamation des résultats

Le Président de la République en informe la Nation par message. Il demeure en fonction.

Dans le cas où le Conseil Constitutionnel ordonne l’arrêt des opérations électorales ou décide de la suspension de la proclamation des résultats, la Commission chargée des élections établit et lui communique quotidiennement un état de l’évolution de la situation.

Lorsque le Conseil Constitutionnel constate la cessation de ces événements ou de ces circonstances graves, il fixe un nouveau délai qui ne peut excéder trente jours pour la proclamation des résultats et quatre vingt dix jours pour la tenue des élections.

ARTICLE 39

Les pouvoirs du Président de la République en exercice expirent à la date de prise de fonction du Président élu, laquelle a lieu dès la prestation de serment.

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Dans les quarante-huit heures de la proclamation définitive des résultats, le Président de la République élu prête serment devant le Conseil Constitutionnel réuni en audience solennelle.

La formule du serment est :

Devant le peuple souverain de Côte d’Ivoire, je jure solennellement et sur l’honneur de respecter et de défendre fidèlement la Constitution, de protéger les Droits et Libertés des citoyens, de remplir consciencieusement les devoirs de ma charge dans l’intérêt supérieur de la Nation.

Que le peuple me retire sa confiance et que je subisse la rigueur des lois, si je trahis mon serment”.

ARTICLE 40

En cas de vacance de la Présidence de la République par décès, démission, empêchement absolu, l’intérim du Président de la République est assuré par le Président de l’Assemblée Nationale, pour une période de quarante cinq jours à quatre-vingt-dix jours au cours de laquelle il fait procéder à l’élection du nouveau Président de la République.

L’empêchement absolu est constaté sans délai par le Conseil Constitutionnel saisi à cette fin par une requête du Gouvernement, approuvée à la majorité de ses membres.

Les dispositions des alinéas 1 et 5 de l’article 38 s’appliquent en cas d’intérim.

Le Président de l’Assemblée Nationale, assurant l’intérim du Président de la République ne peut faire usage des articles 41 alinéas 2 et 4, 43, et 124 de la Constitution.

En cas de décès, de démission ou d’empêchement absolu du Président de l’Assemblée Nationale, alors que survient la vacance de la République, l’intérim du Président de la République est assuré, dans les mêmes conditions, par le Premier Vice- Président de l’Assemblée Nationale.

ARTICLE 41

Le Président de la République est détenteur exclusif du pouvoir exécutif.

Il nomme le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, qui est responsable devant lui. Il met fin à ses fonctions.

Le Premier Ministre anime et coordonne l’action gouvernementale.

Sur proposition du Premier Ministre, le Président de la République nomme les autres membres du Gouvernement et détermine leurs attributions. Il met fin à leurs fonctions dans les mêmes conditions.

ARTICLE 42

Le Président de la République a l’initiative des lois, concurremment avec les

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membres de l’Assemblée Nationale.

Il assure la promulgation des lois dans les quinze jours qui suivent la transmission qui lui en est faite par le Président de l’Assemblée Nationale. Ce délai est réduit à cinq jours en cas d’urgence.

Une loi non promulguée par le Président de la République jusqu’à l’expiration des délais prévus au présent article est déclarée exécutoire par le Conseil Constitutionnel saisi par le Président de l’Assemblée Nationale, si elle est conforme à la Constitution.

Le Président de la République peut, avant l’expiration de ces délais, demander à l’Assemblée Nationale une seconde délibération de la loi ou de certains de ses articles. Cette seconde délibération ne peut être refusée.

Il peut également, dans les mêmes délais, demander et obtenir de plein droit que cette délibération n’ait lieu que lors de la session ordinaire suivant la session au cours de laquelle le texte a été adopté en première lecture.

Le vote pour cette seconde délibération est acquis à la majorité des deux tiers des membres présents de l’Assemblée Nationale.

ARTICLE 43

Le Président de la République, après consultation du bureau de l’Assemblée Nationale, peut soumettre au référendum tout texte ou toute question qui lui paraît devoir exiger la consultation directe du peuple.

Lorsque le référendum a conclu à l’adoption du projet, le Président de la République le promulgue dans les délais prévus à l’article précédent.

ARTICLE 44

Le Président de la République assure l’exécution des lois et des décisions de justice. Il prend les règlements applicables à l’ensemble du territoire de la République.

ARTICLE 45

Le Président de la République accrédite les Ambassadeurs et les envoyés extraordinaires auprès des puissances étrangères ; les Ambassadeurs et les envoyés extraordinaires des puissances étrangères sont accrédités auprès de lui.

ARTICLE 46

Le Président de la République est le chef de l’administration. Il nomme aux emplois civils et militaires.

ARTICLE 47

Le Président de la République est le Chef Suprême des Armées. Il préside le Conseil Supérieur de la Défense.

ARTICLE 48

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Lorsque les Institutions de la République, l’indépendance de la Nation, l’intégrité de son territoire ou l’exécution de ses engagements internationaux sont menacées d’une manière grave et immédiate, et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le Président de la République prend les mesures exceptionnelles exigées par ces circonstances après consultation obligatoire du Président de l’Assemblée Nationale et de celui du Conseil Constitutionnel.

Il en informe la Nation par message.

L’Assemblée Nationale se réunit de plein droit.

ARTICLE 49

Le Président de la République a le droit de faire grâce.

ARTICLE 50

Le Président de la République détermine et conduit la politique de la Nation.

ARTICLE 51

Le Président de la République préside le Conseil des Ministres.

Le Conseil des Ministres délibère obligatoirement :

- Des décisions déterminant la politique générale de l’Etat ; - Des projets de loi, d’ordonnance et de décret réglementaire ; - Des nominations aux emplois supérieurs de l’Etat, dont la liste est établie par la loi.

ARTICLE 52

Les projets de loi, d’ordonnance et de décret réglementaire peuvent être soumis au Conseil Constitutionnel pour avis, avant d’être examinés en Conseil des Ministres.

ARTICLE 53

Le Président de la République peut, par décret, déléguer certains de ses pouvoirs aux membres du Gouvernement.

Le Premier Ministre supplée le Président de la République lorsque celui-ci est hors du territoire national. Dans ce cas, le Président de la République peut, par décret, lui déléguer la présidence du Conseil des Ministres, sur un ordre du jour précis.

Le Président de la République peut déléguer, par décret, certains de ses pouvoirs au Premier Ministre ou au membre du Gouvernement qui assure l’intérim de celui-ci. Cette délégation de pouvoirs doit être limitée dans le temps et porter sur une matière ou un objet précis.

ARTICLE 54

Les fonctions de Président de la République sont incompatibles avec l’exercice de tout mandat parlementaire, de tout emploi public, de toute activité professionnelle et de

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toute fonction de dirigeant de Parti Politique.

ARTICLE 55

Lors de son entrée en fonction et à la fin de celle-ci, le Président de la République est tenu de produire une déclaration authentique de son patrimoine devant la Cour des Comptes.

Durant l’exercice de ses fonctions, le Président de la République ne peut, par lui- même, ni par personne interposée, rien acquérir ou louer qui appartienne au domaine de l’Etat et des collectivités publiques, sauf autorisation préalable de la Cour des comptes dans les conditions fixées par la loi.

Le Président de la République ne peut soumissionner aux marchés de l’Etat et des collectivités publiques.

ARTICLE 56

Les fonctions de membres du Gouvernement sont incompatibles avec l’exercice de tout emploi et de toute activité professionnelle.

Le parlementaire nommé membre du Gouvernement ne peut siéger à l’Assemblée Nationale, pendant la durée de ses fonctions ministérielles.

Les dispositions des alinéas 2 et 3 de l’article précédent s’appliquent aux membres du Gouvernement pendant la durée de leurs fonctions.

ARTICLE 57

Le Président de la République communique avec l’Assemblée Nationale, soit directement, soit par des messages qu’il fait lire par le Président de l’Assemblée Nationale.

Ces communications ne donnent lieu à aucun débat.

TITRE IV - DU PARLEMENT

ARTICLE 58

Le Parlement est constitué par une chambre unique dite Assemblée Nationale dont les membres portent le titre de Député.

Les Députés sont élus au suffrage universel direct.

ARTICLE 59

La durée de la législature est de cinq ans.

Le mandat parlementaire est renouvelable.

Les pouvoirs de l’Assemblée Nationale expirent à la fin de la deuxième session ordinaire de la dernière année de son mandat.

Les élections ont lieu vingt jours au moins et cinquante jours au plus avant

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l’expiration des pouvoirs de l’Assemblée Nationale.

La loi fixe le nombre des membres de l’Assemblée Nationale, les conditions d’éligibilité, le régime des inéligibilités et incompatibilités, les modalités de scrutin, les conditions dans lesquelles il y a lieu d’organiser de nouvelles élections en cas de vacance de siège de Députés.

ARTICLE 60

Le Conseil Constitutionnel statue sur l’éligibilité des candidats, la régularité et la validité des élections des Députés à l’Assemblée Nationale.

ARTICLE 61

L’Assemblée Nationale vote la loi et consent l’impôt.

ARTICLE 62

Chaque année, l’Assemblée Nationale se réunit de plein droit en deux sessions ordinaires.

La première session s’ouvre le dernier mercredi d’avril ; sa durée ne peut excéder trois mois.

La deuxième session commence le premier mercredi d’octobre et prend fin le troisième vendredi de décembre.

ARTICLE 63

L’Assemblée Nationale est convoquée en session extraordinaire par son Président sur un ordre du jour déterminé, à la demande du Président de la République ou à celle de la majorité absolue des Députés.

Les sessions extraordinaires sont closes sitôt l’ordre du jour épuisé.

ARTICLE 64

Le compte rendu intégral des débats de l’Assemblée Nationale est publié au Journal officiel des débats.

L’Assemblée Nationale peut siéger en comité à huis clos à la demande du Président de la République ou du tiers des Députés.

ARTICLE 65

Le Président de l’Assemblée Nationale est élu pour la durée de la législature.

Le Président de l’Assemblée Nationale et le Premier Vice-Président sont soumis aux mêmes conditions d’éligibilité que le Président de la République.

ARTICLE 66

Chaque Député est le représentant de la Nation entière.

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Tout mandat impératif est nul.

Le droit de vote des Députés est personnel. Toutefois, la délégation de vote est permise lorsqu’un Député est absent pour cause de maladie, pour exécution d’un mandat ou d’une mission à lui confié par le Gouvernement ou l’Assemblée Nationale ou pour remplir ses obligations militaires ou pour tout autre motif justifié. Nul ne peut recevoir, pour un scrutin, plus d’une délégation de vote.

ARTICLE 67

Aucun Député ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l’occasion des opinions ou des votes émis par lui dans l’exercice de ses fonctions.

ARTICLE 68

Aucun Député ne peut, pendant la durée des sessions, être poursuivi ou arrêté en matière criminelle ou correctionnelle qu’avec l’autorisation de l’Assemblée Nationale, sauf le cas de flagrant délit.

Aucun Député ne peut, hors session, être arrêté qu’avec l’autorisation du Bureau de l’Assemblée Nationale, sauf les cas de flagrant délit, de poursuites autorisées ou de condamnations définitives.

La détention ou la poursuite d’un Député est suspendue si l’Assemblée Nationale le requiert.

ARTICLE 69

Les Députés perçoivent une indemnité dont le montant est fixé par la loi.

ARTICLE 70

L’Assemblée Nationale établit son règlement. Avant leur entrée en vigueur, le règlement et ses modifications ultérieures sont soumis au Conseil Constitutionnel qui se prononce sur leur conformité à la Constitution.

Le Conseil Constitutionnel statue dans un délai de quinze jours.

TITRE V - DES RAPPORTS ENTRE LE POUVOIR EXECUTIF ET LE POUVOIR LEGISLATIF

ARTICLE 71

L’Assemblée Nationale détient le Pouvoir législatif. Elle vote seule la loi.

La loi fixe les règles concernant :

La citoyenneté, les droits civiques et les garanties fondamentales accordées aux citoyens pour l’exercice des libertés publiques ;

La nationalité, l’état et la capacité des personnes, les régimes matrimoniaux, les

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successions et les libéralités ;

La procédure selon laquelle les coutumes sont constatées et mises en harmonie avec les principes fondamentaux de la Constitution ;

La détermination des crimes et délits ainsi que des peines qui leur sont applicables, la procédure pénale, l’amnistie ;

L’organisation des tribunaux judiciaires et administratifs et la procédure suivie devant ces juridictions.

Le statut des Magistrats, des Officiers ministériels et des Auxiliaires de Justice ;

Le statut général de la fonction publique ;

Le statut du corps préfectoral ;

Le statut du corps diplomatique ;

Le statut du personnel des collectivités locales ;

Le statut de la fonction militaire ;

Le statut des personnels de la Police Nationale ;

L’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions de toute nature ;

Le régime d’émission de la monnaie ;

Le régime électoral de l’Assemblée Nationale et des Assemblées locales ;

La création de catégories d’établissements publics ;

L’état de siège et l’état d’urgence.

La loi détermine les principes fondamentaux :

- De l’organisation générale de l’administration ;

- De l’Enseignement et de la Recherche Scientifique ;

- De l’organisation de la défense nationale ;

Du régime de la propriété, des droits réels et des obligations civiles et commerciales ;

Du droit du travail, du droit syndical et des institutions sociales ;

De l’aliénation et de la gestion du domaine de l’Etat ;

Du transfert d’entreprises du secteur public au secteur privé ;

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De la mutualité et de l’épargne ;

De la protection de l’environnement ;

De l’organisation de la production ;

Du statut des Partis politiques ;

Du régime des transports et des télécommunications.

Les lois de finances déterminent les ressources et les charges de l’Etat.

Des lois de programme fixent les objectifs de l’action économique et sociale de l’Etat.

Sont des lois organiques celles qui ont pour objet de régir les différentes Institutions, structures et systèmes prévus ou qualifiés comme tels par la Constitution.

Les lois auxquelles la Constitution confère le caractère de lois organiques sont votées et modifiées dans les conditions suivantes :

Le projet ou la proposition n’est soumis à la délibération et au vote de l’Assemblée Nationale saisie qu’à l’expiration d’un délai de quinze jours après son dépôt.

Le texte ne peut être adopté par l’Assemblée Nationale qu’à la majorité des 2/3 de ses membres.

Les lois organiques ne peuvent être promulguées qu’après la déclaration par le Conseil Constitutionnel de leur conformité à la Constitution.

ARTICLE 72

Les matières, autres que celles qui sont du domaine de la loi, relèvent du domaine réglementaire.

Les textes de forme législative intervenus en ces matières antérieurement à l’entrée en vigueur de la présente Constitution, peuvent être modifiés par décret pris après avis du Conseil Constitutionnel.

ARTICLE 73

La déclaration de guerre est autorisée par l’Assemblée Nationale.

ARTICLE 74

L’état de siège est décrété en Conseil des Ministres. L’Assemblée Nationale se réunit alors de plein droit si elle n’est en session.

La prorogation de l’état de siège au-delà de quinze jours ne peut être autorisée que par l’Assemblée Nationale, à la majorité simple des Députés.

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ARTICLE 75

Le Président de la République peut, pour l’exécution de son programme, demander à l’Assemblée Nationale, l’autorisation de prendre par ordonnance, pendant un délai limité, des mesures qui sont normalement du domaine de la loi.

Les ordonnances sont prises en Conseil des Ministres après avis éventuel du Conseil Constitutionnel. Elles entrent en vigueur dès leur publication mais, deviennent caduques si le projet de loi de ratification n’est pas déposé devant l’Assemblée Nationale avant la date fixée par la loi d’habilitation.

A l’expiration du délai mentionné au premier alinéa du présent article, les ordonnances ne peuvent plus être modifiées que par la loi dans leurs dispositions qui sont du domaine législatif.

ARTICLE 76

Les propositions et amendements qui ne sont pas du domaine de la loi sont irrecevables. L’irrecevabilité est prononcée par le Président de l’Assemblée Nationale.

En cas de contestation, le Conseil Constitutionnel, saisi par le Président de la République ou par un quart au moins des Députés, statue dans un délai de quinze jours à compter de sa saisine.

ARTICLE 77

Les lois peuvent, avant leur promulgation, être déférées au Conseil Constitutionnel par le Président de l’Assemblée Nationale ou par un dixième au moins des Députés ou par les groupes parlementaires.

Les associations de défense des Droits de l’Homme légalement constituées peuvent également déférer au Conseil Constitutionnel les lois relatives aux libertés publiques.

Le Conseil Constitutionnel statue dans un délai de quinze jours à compter de sa saisine.

ARTICLE 78

Les Députés ont le droit d’amendement.

Les propositions et amendements déposés par les membres de l’Assemblée Nationale ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l’aggravation d’une charge publique, à moins qu’ils ne soient accompagnés d’une proposition d’augmentation de recettes ou d’économies équivalentes.

ARTICLE 79

L’Assemblée Nationale vote le projet de loi de finances dans les conditions déterminées par la loi.

ARTICLE 80

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L’Assemblée Nationale est saisie du projet de loi de Finances dès l’ouverture de la session d’octobre.

Le projet de loi de Finances doit prévoir les recettes nécessaires à la couverture intégrale des dépenses.

L’Assemblée Nationale vote le budget en équilibre.

Si l’Assemblée Nationale ne s’est pas prononcée dans un délai de soixante-dix jours, le projet de loi peut être mis en vigueur par ordonnance.

Le Président de la République saisit pour ratification l’Assemblée Nationale convoquée en session extraordinaire dans un délai de quinze jours.

Si l’Assemblée Nationale n’a pas voté le budget à la fin de cette session extraordinaire, le budget est établi définitivement par ordonnance.

Si le projet de loi de Finances n’a pu être déposé en temps utile pour être promulgué avant le début de l’exercice, le Président de la République demande d’urgence à l’Assemblée Nationale, l’autorisation de reprendre le budget de l’année précédente par douzième provisoire.

TICLE 81

L’Assemblée Nationale règle les comptes de la Nation selon les modalités prévues par la loi de Finances.

Le projet de loi de règlement doit être déposé sur le Bureau de l’Assemblée Nationale un an au plus tard après l’exécution du budget.

ARTICLE 82

Les moyens d’information de l’Assemblée Nationale à l’égard de l’action gouvernementale sont la question orale, la question écrite, la commission d’enquête.

Pendant la durée d’une session ordinaire, une séance par mois est réservée en priorité aux questions des Députés et aux réponses du Président de la République.

Le Président de la République peut déléguer au Chef du Gouvernement et aux Ministres le pouvoir de répondre aux questions des Députés.

En la circonstance, l’Assemblée Nationale peut prendre une résolution pour faire des recommandations au Gouvernement.

ARTICLE 83

Les membres du Gouvernement ont accès aux commissions de l’Assemblée Nationale. Ils sont entendus à la demande des commissions.

Ils peuvent se faire assister par des commissaires du Gouvernement.

TITRE VI - DES TRAITES ET ACCORDS INTERNATIONAUX

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ARTICLE 84

Le Président de la République négocie et ratifie les traités et les accords internationaux.

ARTICLE 85

Les traités de paix, les traités ou accords relatifs à l’organisation internationale, ceux qui modifient les lois internes de l’Etat ne peuvent être ratifiés qu’à la suite d’une loi.

ARTICLE 86

Si le Conseil Constitutionnel, saisi par le Président de la République, ou par le Président de l’Assemblée Nationale ou par un quart au moins des Députés, a déclaré qu’un engagement international comporte une clause contraire à la Constitution, l’autorisation de le ratifier ne peut intervenir qu’après la révision de la Constitution.

ARTICLE 87

Les traités ou accords régulièrement ratifiés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve, pour chaque traité ou accord, de son application par l’autre partie.

TITRE VII - DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL

ARTICLE 88

Le Conseil Constitutionnel est juge de la Constitutionnalité des Lois. Il est l’organe régulateur du fonctionnement des Pouvoirs Publics.

ARTICLE 89

Le Conseil Constitutionnel se compose :

D’un Président,

Des anciens Présidents de la République, sauf renonciation expresse de leur part,

De six conseillers dont trois désignés par le Président de la République et trois par le Président de l’Assemblée Nationale.

Le Conseil Constitutionnel est renouvelé par moitié tous les trois ans. ARTICLE 90

Le Président du Conseil Constitutionnel est nommé par le Président de la République pour une durée de six ans non renouvelables parmi les personnalités connues pour leur compétence en matière juridique ou administrative.

Avant son entrée en fonction, il prête serment devant le Président de la République, en ces termes :

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Je m’engage à bien et fidèlement remplir ma fonction, à l’exercer en toute indépendance et en toute impartialité dans le respect de la Constitution, à garder le secret des délibérations et des votes, même après la cessation de mes fonctions, à ne prendre aucune position publique dans les domaines politique, économique ou social, à ne donner aucune consultation à titre privé sur les questions relevant de la compétence du Conseil Constitutionnel”.

ARTICLE 91

Les conseillers sont nommés pour une durée de six ans non renouvelables par le Président de la République parmi les personnalités connues pour leur compétence en matière juridique ou administrative.

Avant leur entrée en fonction, ils prêtent serment devant le Président du Conseil Constitutionnel, en ces termes :

Je jure de bien et fidèlement remplir mes fonctions, de les exercer en toute impartialité dans le respect de la Constitution et de garder le secret des délibérations et des votes, même après la cessation de mes fonctions”.

Le premier Conseil Constitutionnel comprendra :

Trois conseillers dont deux désignés par le Président de l’Assemblée Nationale, nommés pour trois ans par le Président de la République,

Trois conseillers dont un désigné par le Président de l’Assemblée Nationale, nommés pour six ans par le Président de la République.

ARTICLE 92

Les fonctions de membres du Conseil Constitutionnel sont incompatibles avec l’exercice de toute fonction politique, de tout emploi public ou électif et de toute activité professionnelle.

En cas de décès, démission ou empêchement absolu pour quelque cause que ce soit, le Président et les conseillers sont remplacés dans un délai de huit jours pour la durée des fonctions restant à courir.

ARTICLE 93

Aucun membre du Conseil Constitutionnel ne peut, pendant la durée de son mandat, être poursuivi, arrêté, détenu ou jugé en matière criminelle ou correctionnelle qu’avec l’autorisation du Conseil.

ARTICLE 94

Le Conseil Constitutionnel contrôle la régularité des opérations de référendum et en proclame les résultats.

Le Conseil statue sur :

L’éligibilité des candidats aux élections présidentielle et législative ; les contestations relatives à l’élection du Président de la République et des Députés.

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Le Conseil Constitutionnel proclame les résultats définitifs des élections présidentielles.

ARTICLE 95

Les engagements internationaux visés à l’article 84 avant leur ratification, les lois organiques avant leur promulgation, les règlements de l’Assemblée Nationale avant leur mise en application, doivent être déférés par le Président de la République ou le Président de l’Assemblée Nationale au Conseil Constitutionnel qui se prononce sur leur conformité à la Constitution.

Aux mêmes fins, les lois, avant leur promulgation, peuvent être déférées au Conseil Constitutionnel par le Président de la République, le Président de l’Assemblée Nationale, tout groupe parlementaire ou 1/10ème des membres de l’Assemblée Nationale.

La saisine du Conseil Constitutionnel suspend le délai de promulgation.

ARTICLE 96

Tout plaideur peut soulever l’exception d’inconstitutionnalité d’une loi devant toute juridiction. Les conditions de saisine du Conseil Constitutionnel sont déterminées par la loi.

ARTICLE 97

Les projets ou propositions de loi et les projets d’ordonnance peuvent être soumis pour avis au Conseil Constitutionnel.

ARTICLE 98

Les décisions du Conseil Constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours. Elles s’imposent aux Pouvoirs Publics, à toute Autorité administrative, juridictionnelle, militaire et à toute personne physique ou morale.

ARTICLE 99

Une disposition déclarée contraire à la Constitution ne peut être promulguée ou mise en application.

ARTICLE 100

Une loi organique fixe les règles d’organisation et de fonctionnement du Conseil Constitutionnel, la procédure et les délais qui lui sont impartis pour statuer.

TITRE VIII - DU POUVOIR JUDICIAIRE

ARTICLE 101

Le Pouvoir Judiciaire est indépendant du Pouvoir Exécutif et du Pouvoir Législatif.

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ARTICLE 102

La justice est rendue sur toute l’étendue du territoire national au nom du peuple par des juridictions suprêmes : Cour de Cassation, Conseil d’Etat, Cour des Comptes, et par des Cours d’Appel et des Tribunaux.

Des lois organiques fixent la composition, l’organisation et le fonctionnement de ces juridictions.

ARTICLE 103

Les Magistrats ne sont soumis, dans l’exercice de leurs fonctions, qu’à l’autorité de la loi.

Les Magistrats du Siège sont inamovibles.

ARTICLE 104

Le Président de la République est le garant de l’indépendance de la Magistrature. Il préside le Conseil Supérieur de la Magistrature.

ARTICLE 105

Le Conseil Supérieur de la Magistrature comprend :

Le Président de la Cour de Cassation, Vice-Président de droit, Le Président du Conseil d’Etat, Le Président de la Cour des Comptes, Le Procureur Général près la Cour de Cassation, Six personnalités extérieures à la Magistrature dont trois titulaires et trois

suppléants désignés en nombre égal par le Président de la République et le Président de l’Assemblée Nationale,

Trois Magistrats du Siège dont deux titulaires et un suppléant et trois Magistrats du Parquet dont deux titulaires et un suppléant, désignés par leurs pairs. Ces Magistrats ne peuvent siéger lorsqu’ils sont concernés par les délibérations du Conseil.

ARTICLE 106

Le Conseil Supérieur de la Magistrature se réunit sur convocation et sous la présidence du Président de la République pour examiner toutes les questions relatives à l’indépendance de la Magistrature.

Sous la présidence de son Vice-Président, le Conseil Supérieur de la Magistrature :

Fait des propositions pour la nomination des Magistrats des juridictions suprêmes, des Premiers Présidents des Cours d’Appel et des Présidents des Tribunaux de Première Instance ;

Donne son avis conforme à la nomination et à la promotion des autres Magistrats

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du siège ;

Statue comme conseil de discipline des Magistrats du siège et du parquet.

ARTICLE 107

Une loi organique détermine les conditions d’application des dispositions relatives au Conseil Supérieur de la Magistrature.

TITRE IX - DE LA HAUTE COUR DE JUSTICE

ARTICLE 108

La Haute Cour de Justice est composée de Députés que l’Assemblée Nationale élit en son sein, dès la première session de la législature. Elle est présidée par le Président de la Cour de Cassation.

Une loi organique détermine le nombre de ses membres, ses attributions et les règles de son fonctionnement ainsi que la procédure suivie devant elle.

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ARTICLE 109

Le Président de la République n’est responsable des actes accomplis dans l’exercice de ses fonctions et traduit devant la Haute Cour de Justice qu’en cas de haute trahison.

ARTICLE 110

La Haute Cour de Justice est compétente pour juger les membres du Gouvernement à raison des faits qualifiés crimes ou délits commis dans l’exercice de leurs fonctions.

ARTICLE 111

La mise en accusation du Président de la République et des membres du Gouvernement est votée au scrutin secret, par l’Assemblée Nationale à la majorité des 2/3 pour le Président de la République, et à la majorité absolue pour les membres du Gouvernement.

ARTICLE 112

La Haute Cour de Justice est liée par la définition des crimes et délits et par la détermination des peines résultant des lois pénales en vigueur à l’époque des faits compris dans les poursuites.

TITRE X - DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL

ARTICLE 113

Le Conseil Economique et Social donne son avis sur les projets de lois, d’ordonnance ou de décret ainsi que sur les propositions de lois qui lui sont soumis.

Les projets de lois de programme à caractère économique et social lui sont soumis pour avis.

Le Président de la République peut consulter le Conseil Economique et Social sur tout problème de caractère économique et social.

ARTICLE 114

La composition du Conseil Economique et Social et les règles de son fonctionnement sont fixés par une loi organique.

TITRE XI - DU MEDIATEUR DE LA REPUBLIQUE

ARTICLE 115

Il est institué un organe de médiation dénommé : “Le Médiateur de la République ”.

Le Médiateur de la République est une Autorité administrative indépendante, investie d’une mission de service public. Il ne reçoit d’instruction d’aucune Autorité.

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ARTICLE 116

Le Médiateur de la République est nommé par le Président de la République, pour un mandat de six ans non renouvelable, après avis du Président de l’Assemblée Nationale.

Il peut être mis fin à ses fonctions, avant l’expiration de ce délai, en cas d’empêchement constaté par le Conseil Constitutionnel saisi par le Président de la République.

ARTICLE 117

Le Médiateur de la République ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l’occasion des opinions ou des actes émis par lui dans l’exercice de ses fonctions.

Les fonctions de Médiateur de la République sont incompatibles avec l’exercice de toute fonction politique, de tout autre emploi public et de toute activité professionnelle.

ARTICLE 118

Les attributions, l’organisation et le fonctionnement du Médiateur de la République sont fixés par une loi organique.

TITRE XII - DES COLLECTIVITES TERRITORIALES

ARTICLE 119

La loi détermine les principes fondamentaux de la libre administration des collectivités territoriales, de leurs compétences et de leurs ressources.

ARTICLE 120

Les collectivités territoriales sont les Régions et les Communes.

ARTICLE 121

Les autres collectivités territoriales sont créées et supprimées par la Loi.

TITRE XIII - DE L’ASSOCIATION ET DE LA COOPERATION ENTRE ETATS

ARTICLE 122

La République de Côte d’Ivoire peut conclure des accords d’association avec d’autres Etats.

Elle accepte de créer avec ces Etats, des organisations intergouvernementales de gestion commune, de coordination et de libre coopération.

ARTICLE 123

Les organisations visées à l’article précédant peuvent avoir notamment pour objet :

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- L’harmonisation de la politique monétaire, économique et financière ; - L’établissement d’unions douanières ; - La création de fonds de solidarité ; - L’harmonisation des plans de développement ; - L’harmonisation de la politique étrangère ; - La mise en commun de moyens propres à assurer la défense nationale ; - La coordination de l’organisation judiciaire ; - La coopération en matière de sécurité et de protection des personnes et des

biens ; - La coopération en matière d’Enseignement supérieur et de la Recherche ; - La coopération en matière de santé ; - L’harmonisation des règles concernant le statut de la fonction publique et le droit

du travail ; - La coordination des transports, des communications et des télécommunications ; - La coopération en matière de protection de l’environnement et de gestion des

ressources naturelles.

TITRE XIV - DE LA REVISION

ARTICLE 124

L’initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au Président de la République et aux membres de l’Assemblée Nationale.

ARTICLE 125

Pour être pris en considération, le projet ou la proposition de révision doit être voté par l’Assemblée Nationale à la majorité des 2/3 de ses membres effectivement en fonction.

ARTICLE 126

La révision de la Constitution n’est définitive qu’après avoir été approuvée par référendum à la majorité absolue des suffrages exprimés.

Est obligatoirement soumis au référendum le projet ou la proposition de révision ayant pour objet l’élection du Président de la République, l’exercice du mandat présidentiel, la vacance de la Présidence de la République et la procédure de révision de la présente Constitution.

Le projet ou la proposition de révision n’est pas présenté au référendum dans toutes les autres matières lorsque le Président de la République décide de le soumettre à l’Assemblée Nationale. Dans ce cas, le projet ou la proposition de révision n’est adopté que s’il réunit la majorité des 4/5 des membres de l’Assemblée Nationale effectivement en fonction.

Le texte portant révision constitutionnelle, approuvé par référendum ou par voie parlementaire, est promulgué par le Président de la République.

ARTICLE 127

Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté

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atteinte à l’intégrité du territoire.

La forme républicaine et la laïcité de l’Etat ne peuvent faire l’objet d’une révision.

TITRE XV - DES DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET FINALES

ARTICLE 128

La présente Constitution entre en vigueur à compter du jour de sa promulgation.

ARTICLE 129

Le Président de République élu entrera en fonction, et l’Assemblée Nationale se réunira dans un délai de six mois à compter de cette promulgation.

Jusqu'à l’entrée en fonction du Président de la République élu, le Président de la République en exercice et le Gouvernement de transition prennent les mesures nécessaires au fonctionnement des Pouvoirs Publics, à la vie de la Nation, à la protection des personnes et des biens et à la sauvegarde des libertés.

Toutefois, le Président de la République assumant la transition ne peut, en aucune façon et sous quelque forme que ce soit, modifier la Constitution, le Code électoral, la loi relative aux Partis et Groupements Politiques et la loi fixant le régime des associations et de la presse.

ARTICLE 130

Jusqu’à la mise en place des autres institutions, les institutions établies continuent d’exercer leurs fonctions et attributions conformément aux lois et règlements en vigueur.

ARTICLE 131

Pour les élections de l’an 2000, la Cour Suprême exerce les fonctions de contrôle et de vérification dévolues par la présente Constitution au Conseil Constitutionnel dans des conditions fixées par la loi, et reçoit, en audience solennelle, le serment du Président de la République.

ARTICLE 132

Il est accordé l’immunité civile et pénale aux membres du Comité National de Salut Public (CNSP) et à tous les auteurs des événements ayant entraîné le changement de régime intervenu le 24 décembre 1999.

ARTICLE 133

La législation actuellement en vigueur en Côte d’Ivoire reste applicable, sauf l’intervention de textes nouveaux, en ce qu’elle n’a rien de contraire à la présente Constitution.

ARTICLE 134

PUBLICATION

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La présente loi sera publiée au Journal officiel de la République de Côte de d’Ivoire et exécutée comme loi de l’Etat.

Fait à Abidjan, le 1er août 2000

Général GUEI Robert


Législation est abrogé(e) par (1 texte(s)) est abrogé(e) par (1 texte(s))
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N° WIPO Lex CI004