Conférence internationale sur la propriété intellectuelle et le développement – Comment tirer parti du système de la propriété intellectuelle
20 mai 2019Plusieurs centaines de délégués d’États membres, d’observateurs et d’autres participants du monde entier ont pris part à des discussions de haut niveau organisées à l’OMPI sur les manières d’utiliser le système de la propriété intellectuelle pour promouvoir la croissance économique, l’épanouissement culturel et le progrès social dans les pays en développement.
La Conférence internationale sur la propriété intellectuelle et le développement – Comment tirer parti du système de la propriété intellectuelle s’est tenue le 20 mai 2019 sous les auspices du Comité du développement et de la propriété intellectuelle (CDIP) de l’OMPI.
Allocution de bienvenue
Francis Gurry, Directeur général de l’OMPI, a souhaité la bienvenue aux participants, y compris aux centaines de personnes qui s’étaient inscrites pour suivre la conférence à distance au moyen de sa diffusion sur le Web, et il a brièvement expliqué de quelle manière la propriété intellectuelle contribuait à la promotion du développement.
“Les principales retombées sur le développement, qui sont des retombées directes, résultent de l’innovation et de la production d’œuvres culturelles et de création. Celles-ci constituent évidemment la raison d’être de la propriété intellectuelle”, a déclaré M. Gurry.
Sur le plan économique, les bienfaits qu’apportent l’innovation et la création culturelle ne sont plus à démontrer. Ces bienfaits sont un moteur de la croissance, y compris grâce aux avantages concurrentiels dont peuvent bénéficier les entreprises. La propriété intellectuelle contribue à la réalisation de ces objectifs stratégiques en permettant aux entreprises d’acquérir et de préserver des avantages concurrentiels découlant de l’innovation ou de la production d’œuvres culturelles ou de création.
Francis Gurry
Gurry a appelé l’attention sur plusieurs difficultés auxquelles sont confrontés les pays en développement, notamment en ce qui concerne l’établissement d’un ordre de priorité entre l’élaboration de stratégies en faveur de l’innovation et les autres actions urgentes à mener, ou encore la gestion des effets produits au niveau local par l’évolution rapide des technologies créées dans le monde.
Discours d’ouverture
Dans son discours d’ouverture, Mme Amina C. Mohamed, secrétaire du Cabinet du Ministère kényan des sports, de la culture et du patrimoine, a évoqué l’expérience acquise par son pays en matière de propriété intellectuelle.
“Loin de dater d’aujourd’hui, la nécessité de recourir à des droits de propriété intellectuelle pour protéger les inventions et les œuvres de création des particuliers et des entreprises est reconnue depuis plusieurs siècles”, a-t-elle déclaré. “Comme vous le savez, cette nécessité ne s’est jamais autant fait sentir qu’à notre époque, où le progrès social et économique repose de plus en plus sur le capital intellectuel et les productions de l’esprit”.
Elle a affirmé que la propriété intellectuelle occuperait une place importante dans l’action commune qui serait menée pour faire face aux difficultés mondiales, notamment celles qui ont trait aux changements climatiques, à la santé mondiale et à la sécurité alimentaire. Parmi de nombreuses autres questions, Mme Mohamed a souligné la nécessité d’accroître l’utilisation du système de la propriété intellectuelle par certaines entreprises de l’industrie mondiale du sport, ce qui faisait écho au thème de la Journée mondiale de la propriété intellectuelle 2019 “Décrocher l’or : sport et propriété intellectuelle”.
Je mets l’accent sur les secteurs de l’art et du sport, car la protection et la commercialisation des droits qui s’y rapportent offrent de formidables perspectives économiques à des millions de jeunes qui cherchent à trouver un emploi rémunéré dans les pays en développement.
Mme Amina C. Mohamed
Elle a insisté sur la disproportion existant entre les revenus touchés par Eliud Kipchoge, champion kényan de marathon, et ceux touchés par Cristiano Ronaldo, célèbre footballeur portugais, malgré le fait que ceux-ci aient atteint un niveau et réalisé des exploits comparables dans leur discipline respective.
“Cette différence s’explique par plusieurs raisons, mais elle tient en premier lieu à la place que les droits de propriété intellectuelle tiennent dans la promotion des secteurs du sport et de la création”, a-t-elle ajouté. “Au Kenya, comme dans de nombreux pays en développement, on prend rapidement la mesure de l’intérêt que les droits de propriété intellectuelle représentent pour l’activité créatrice en général, et pour les sports en particulier; de nombreux responsables gouvernementaux sont désormais conscients de la nécessité d’instaurer des mécanismes visant à stimuler l’utilisation des droits de propriété intellectuelle”, a-t-elle expliqué.
Autres discours d’ouverture
Des discours de bienvenue ont également été prononcés par M. Hasan Kleib, ambassadeur et représentant permanent de la République d’Indonésie auprès de l’Office des Nations Unies et des autres organisations internationales à Genève et président du CDIP, et par M. Triawan Munaf, président de l’Agence nationale pour l’économie de la création de l’Indonésie.
Afin d’intégrer l’économie des savoirs et l’économie des idées dans l’économie mondiale, ce qui ferait de la propriété intellectuelle l’une des clés de la croissance et du développement, il faut que les collectivités procèdent, entre elles et en leur sein, à des évaluations, des débats et des discussions visant à lever une grande partie des contraintes qui pèsent sur la circulation des informations et des savoirs.
Hasan Kleib
L’avènement de la quatrième révolution industrielle a placé la propriété intellectuelle au cœur des orientations économiques et des processus décisionnels, que cela soit dans le secteur public ou dans le secteur privé. La propriété intellectuelle doit également être adaptée aux dynamiques du nouveau monde numérique. Cette nécessité de faire évoluer la propriété intellectuelle se fait aussi sentir dans le domaine des industries du droit d’auteur et de la création, qui comptent parmi les secteurs les plus dynamiques de l’économie mondiale et sont considérées comme de nouveaux pôles de forte croissance. […] Les industries du droit d’auteur et de la création tirent parti des savoirs et des informations qui, à leur tour, stimulent l’innovation, enrichissent le tissu socioéconomique et contribuent à la réalisation des objectifs de développement durable.
Triawan Munaf
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